Cette fois ça y est : le drapeau de la Palestine flotte
fièrement au vent d’hiver à Paris, tout en haut du siège de l’UNESCO. Lors de
sa visite à Paris pour célébrer cet événement exceptionnel, Mahmoud Abbas est
reçu par Nicolas Sarkozy et convie au Meurice – le petit hôtel de la Capitale
où il est descendu ; il aurait tort de se gêner, ce n’est pas lui qui paye la
note - François Hollande ; on ne sait
jamais de quoi l’avenir est fait. C’est pépé l’indigné Stephane Hessel qui est
bien content et qui l’annonce à qui veut l’entendre.
On a tendance à considérer que cette adhésion à l’UNESCO
constitue un pis-aller à l’adhésion de la Palestine à l’ONU et l’on a tort.
Bien au contraire, la Palestine, sans tirer un coup de feu, va s’approprier
l’histoire et la mémoire de l’humanité en s’octroyant les lieux saints juifs et
les apporter sur un plateau d’argent au monde entier en les inscrivant au
patrimoine mondial de l’humanité sous le label « made in Palestine ».
A leur place commencerai par Béthléem, qui, entre nous,
s’écrit Béit Lé’hém avec un Hét soit la
Jota espagnole, et qui signifie en hébreu : la « maison du pain ». Ce choix
comporte plusieurs avantages.
Le premier consiste à gommer de la mémoire collective la
ville qui abrite le tombeau de Rachel et où, selon le prophète Samuel, David
est né et fut couronné.
Exit Rachel et David,
Béit Lé’hém devient la ville où est né Jésus de Nazareth. Pour tenter de
lier la dénomination hébraïque de la ville « maison du pain » à Jésus, Bernard
de Clairvaux au XI e siècle trouve une astuce : Jésus né à Béit Lé’hém est en fait « le pain vivant
descendu du ciel ». Peu importe que personne ne s’accorde sur le lieu de
naissance de Jésus de Nazareth, que bon nombre de chercheurs situent
précisément à Nazareth, où il passa son enfance, la grotte de la nativité ainsi
que la basilique du même nom s’y trouvent bel et bien.
Mahmoud Abbas intègre ce lieu dans la Palestine
historique et l’offre à la chrétienneté
reconnaissante en tant que patrimoine mondial de l’humanité ; Jésus
devenant ainsi le Palestinien le plus fameux. Cela est d’autant plus facile que
Béit Lé’hém n’abrite aucun lieu de culte musulman de renom.
Ce tour de passe-passe permet aux Palestiniens de
s’approprier une ville qui attesterait de la présence palestinienne en
Cisjordanie depuis deux mille ans. Allez après ça dénier aux Palestiniens le
plein droit de s’approprier la Cisjordanie.
Le discours que prononce Mahmoud Abbas à l’ONU ne laisse
d’ailleurs aucune place à l’ambigüité : « Je viens devant vous aujourd’hui de
la Terre Sainte, la terre de Palestine, la terre du divin message, de
l’ascension du Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) et de la ville
natale de Jésus Christ (que la paix soit sur lui), pour parler au nom du peuple
palestinien qui vit dans sa patrie ou en diaspora » déclame Mahmoud Abbas à
tous les Etats de la planète assemblés à l’ONU.
D’où vient Mahmoud Abbas avant de se rendre à l’ONU ? Il
vient de la Terre Sainte et plus précisément de l’endroit précis où Muhammad
est monté au ciel – lire l’esplanade du Temple à Jérusalem – et, de la ville
natale de Jésus Christ – lire Béit
Lé’hém, situé à quelques 10 kilomètres de Jérusalem -.
Sur ce, L’UNESCO, sur proposition de la Palestine, Etat
membre, commencera par inscrire Béthléem au patrimoine mondial de l’Humanité,
en attendant d’y inscrire le Kotel et l’esplanade du Temple, sous le nom de Mur
de Bouraq (nom de la jument que le Prophète Muhammad enfourcha) et de Mosquée
d’Al Aqsa ; gommant ainsi toute présence et référence juive à Jérusalem.
Dans un second temps, les Palestiniens feront inscrire le
Tombeau des Patriarches à Hébron sous le nom de Al-Khalil signifiant en arabe «
l’Ami », en souvenir d’Ibrahim, l’ami de Dieu. Lire Abraham le premier
Patriarche enterré à Hévron, qui en hébreu vient de Havér, l’ami.
Passe-passe historique, sémantique, qu’importe.
L’important est d’expliquer à l’Humanité qu’Abraham n’est jamais qu’un
Musulman, un ami-soumis à dieu ; donc le premier palestinien. La meilleure
preuve n’a-t-il pas donné naissance à Ismaël ancêtre de Muhammad.
Après Béit Lé’hém, Hévron, il sera toujours temps d’y
ajouter Jéricho, et quelques autres Lieux saints ; dans le Galilée aussi, il n’y a pas de raison
de se gêner.
L’adhésion de la Palestine à l’UNESCO est le préalable à
toute reconnaissance politique dans le concert des nations. Ses manipulations
sémantico-historiques lui octroient une existence qui lui fait défaut.
Qu’importe si la Palestine est un non sens au XXé siècle, et que le peuple
palestinien n’a jamais existé, il lui suffit de remonter deux ou trois mille
ans en arrière pour se fabriquer une légitimité.
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