mardi 25 février 2014

Pourquoi notre monde de 6000 ans est-il composé de trois fractions de 2000 ans

Après tout on pourrait le décomposer en deux fractions de 3000 ans ou en 6 fractions de 1000 ans ou toutes autres fractions ? La réponse fournie par les Textes, dont le Talmud Sanhédrin (page 97 a)  nous dit que : 2000 ans correspondent  au monde du Tohou, 2000 ans au monde de la Torah et 2000 ans au temps messianique.

Qu’est-ce que le monde du Tohou ? Rashi nous explique dans le français de son époque que Tohou signifie « estordison » que nous pourrions traduire par étonnement ou stupéfaction. Il se passe en effet des choses étonnantes pendant ces deux premiers millénaires. Le monde primitif est noyé par les flots et ne laisse subsister qu’une petite famille (celle de Noé) qui donnera naissance au reste de l’humanité.  Le premier gratte-ciel du monde, en l’occurrence la tour de Babel, qui aura l’outrecuidance de vouloir précisément gratter le ciel, est anéantie, ses habitants dispersés à travers la terre. Des Nations apparaissent, des langues vivantes, parlées et écrites, voient le jour. Abraham a 52 ans, le second millénaire s’achève.

Cette première fraction de deux mille ans qui va à vau l’eau, sans but et sans vision, a tout de même connu un temps fort que l’on peut  situer, sans se tromper, au commencement du premier millénaire : la création d’Adam.

Le troisième et quatrième millénaire, soit la seconde fraction  de deux mille ans, c’est celui de la Torah. En 2448 après la création d’Adam Harishon (le premier Adam) la Torah est donnée au Mont Sinaï. Elle est formalisée (ou écrite) 40 ans plus tard lorsqu’Israël s’apprête à entrer sur sa Terre et, il suffira à Josué de 15 ans à peine pour conquérir la Terre sainte, ou du moins l’essentiel. Nous sommes en 2503, soit au milieu du troisième millénaire et remarquons que le point saillant de la seconde période ne se situe pas à son début mais au milieu. 

Que se passe-t-il à la fin du quatrième millénaire, autrement dit à la toute fin du monde de la Torah? Rabbi Yehouda Hanassi met la dernière main à la Mishna ; ainsi tous les fondements qui composent la Loi écrite et la Loi orale sont achevés. Certains pourraient me rétorquer que la fin du quatrième millénaire correspond également à l’émergence du Sefer Hazohar.

Une légère incursion  de 250 ans dans le cinquième millénaire ; soit en l’an 4250 après la création d’Adam  (ou +500 de l’ère ordinaire) nous conduit à l’achèvement du Talmud et à l’écroulement  de l’Empire romain d’Occident. Le monde de la Torah s’achève et le monde tout court, le Moyen-Age, entre dans une période sombre et incertaine  qui durera mille ans (de +500 à +1490 de l’ère ordinaire). L’humanité est prête  au temps messianique, seulement voilà, le Messie n’est pas arrivé en début de du cinquième millénaire.  Les Cabalistes nous préviennent par ailleurs que cet horrible millénaire, pleine de doutes et d’épreuves n’est pas propice à sa venue 

Auparavant , nous dit la Gemarra, se dérouleront des guerres, comme celles des  Taninim, lire,  de grands monstres, qui ont produit précisément des choses monstrueuses comme la Première Guerre mondiale et la Shoah, suivies par les guerres de Gog et Magog, qui ne serons pas plus reluisantes.


L’ère messianique, telle qu’elle a été définie par nos Sages  a commencé depuis 1774 ans (puisque nous sommes aujourd’hui en l’an 5774 à partir de la Création du premier Adam. On aurait pu s’attendre à ce que le Messie arrive en début du Cinquième millénaire, or il n’est pas venu ; il nous reste donc  que le loisir de l’attendre à la fin du Sixième millénaire, et surtout, d’être patients.

Je remercie le Rav Ouri Cherki sans qui j’aurais été bien incapable de rédiger ce texte.
 


vendredi 21 février 2014

Tsahal, Les Harédim ont encore gagné la guerre de l’inégalité devant la conscription sans même livrer bataille

Petit problème mathématique à la portée de tous: En 2017, date d’application théorique de la Loi d’incorporation, sur les quelques cinquante mille jeunes Ultra religieux (Harédim) concernés, 5200 devront entrer dans l’armée ou dans le Service civil. Sachant qu’aujourd’hui  3200 Harédim servent d’une façon ou d’une autre, sans aucune pression, et que ce nombre, compte tenu de l’augmentation naturelle de ce segment de population s’élèvera en 2017 à 4600, combien de Harédim supplémentaires devront  servir et seraient par conséquent susceptibles de rentrer en tôle s’ils ne se présentent pas le jour de l’incorporation ?

Pour ceux que les casse-têtes arithmétiques ennuient, la réponse est 600.

Autrement dit, tout ce remue-ménage médiatico/politico ubuesque ne porte que sur 600 jeunes ultra religieux qui, de toute manière, n’intégreront l’armé qu’à l’âge où le jeune israélien en est sorti et, que cette Loi ne prendra effet qu’en 2017, où selon toute vraisemblance une nouvelle Majorité composée de Harédim, siégera à la Knesset.

En d’autres termes, la nouvelle Loi avantage encore plus les Harédim que celle qui régit le statu-quo. Ce qui n’empêche pas les Rabbins ultra-orthodoxes de crier au scandale et d’appeler à une manifestation monstre pour la raison, désormais parfaitement théorique,  que tout jeune Harédi qui ne se présentera pas le jour de son Appel est passible de prison; ce qui s’applique bien entendu à tout israélien.

Ceci permettra en outre aux rabbins de faire le ménage dans les Yéshivot pour se débarrasser des pseudos étudiants, et de de ceux qui leurs déplairaient pour une raison ou une autre.

Que de bruit pour rien me direz-vous. Que nenni, cette caricature de Loi n’a été rendu possible, au dire de ceux qui savent, que grâce aux pourparlers discrets et combien efficaces entre les pseudos décisionnaires et les Rabbins lituaniens et hassidiques qui comptent en Israël et ailleurs. Ceux-là ont mené un lobbying d’une efficacité redoutable pour qu’aucun Yéshiviste ne soit incorporé dans l’armée.

L’égalité devant la charge (Chivion banétél) ou le mérite de servir (Z’hout lésharét) dans Tsahal, qui me semble une expression mieux appropriée, a été foulée aux pieds, n’en déplaise à Yaïr Lapid qui a le culot de  crier victoire parce que le principe - qui ne sera jamais appliqué – de peine pénale pour tout garçon qui ne se présentera pas à l’appel, a été inscrit dans la Loi.

Le très orthodoxe parlementaire Israélien  Israël Eichler  que j’ai entendu hier à la T.V a le culot de dire qu’il n’y a plus que deux armées au monde où l’incorporation est obligatoire autrement dit citoyenne : Israël et la Corée du Nord. Sympa comme comparaison que de mettre en parallèle un Régime inqualifiable à l’Etat d’Israël. Ce même rabbin poursuivant dans sa logique fumeuse nous explique que la solution consiste à supprimer tout bonnement la circonscription pour la remplacer par une armée de métier. Il me semble que des militaires de carrière existent déjà dans Tsahal et que l’Etat d’Israël n’est pas plus en sécurité qu’il n’était hier, ce qui suppose que tous ses citoyens en âge de servir sont nécessaires à la défense du pays.
Une chance historique de combattre l’une des inégalités les plus criantes en Israël s’offrait aujourd’hui à la Knesset et au Gouvernement. Elle a fait long feu. 


mercredi 19 février 2014

Le parlementaire israélien Nissim Zeev n’est pas content du traitement reçu à Auschwitz : pas de café ni de thé, rien que des sandwichs et pas de toilettes

A l’occasion de la 69 e Libération des Camps d’extermination par les Alliés, une large délégation de  Havrei Knesset (membres du Parlement Israélien) s’est jointe aux rescapés des Camps d’Auschwitz et de Birkenau.  Ils ont visité le Musée de la Shoah, prononcé le Kaddish (la prière pour les morts) et allumé des bougies de souvenir. Belle initiative qui n’aurait due être perturbée par aucun couac. 
Et pourtant il y en a eu un et de taille. Le Haver Knesset Nissim Zeev n’est pas content ! De retour en Israël, il s’est empressé de se plaindre des conditions dans lesquelles s’est déroulé ce voyage : retard dans le transport aérien, impossibilité de se reposer après le voyage, pas de thé ni de café servi, 48 sans dormir, des sandwichs pour toute nourriture et « quelque fois « sans même des toilettes… ». L’horreur en quelque sorte !  Sa Magnanimité n’a pas été traitée dans les Camps d'Extermination avec les égards dus à son rang de parlementaire.

Où est la pudeur, à quels sommets s’élève l’indécence ; des millions d’êtres humains ont péri atrocement dans les camps, sans sandwich, ni café, et le très pieux Nissim Zeev puisqu’il porte barbe et chapeau et qu’il fait partie de l’honorable parti politique CHASS, ose se plaindre de l’inconfort de son voyage à Auschwitz.


Etudiant à la Yéshiva Porat Yosef, Rav, Chohét, Mohél, Hazan, Nissim Zeev aurait dû apprendre lors de sa longue carrière au service des hommes et des âmes que la pudeur et le silence sont des vertus cardinales. Heureusement, il est le seul Havér Knéssét à s’être plaint en public.

dimanche 16 février 2014

Ultra-Religieux et Laïques en Israël, le temps du mépris


Le conflit qui oppose les tenants de l’incorporation des étudiants des Yeshivot à l’armée à ceux qui s’y opposent est le grand sujet qui engage  Israël dans les années à venir et les solutions qui y seront apportées décideront de l’avenir du peuple juif dans sa globalité.
De quoi s’agit-il ?

La position des antireligieux et des observants en calotte tricotée (kippa srouga) qui servent dans Tsahal,  repose essentiellement sur un sentiment d’injustice sociale : Pourquoi  les Harédim qui refuseraient de servir  à l’armée et, par voie de conséquence, de risquer leur vie dans les guerres d’Israël, seraient-ils en droit de percevoir des subsides de l’Etat, qui leurs permettraient de continuer à étudier la Torah en toute quiétude                                                                                                                                                                     La position des Yéshivistes et de leurs rabbins consiste à soutenir que leur étude contribue tout autant à protéger l’Etat d’Israël que les soldats et réservistes qui servent dans Tsahal, que cette étude seule permet de sauvegarder les valeurs juives et que leur incorporation dans une armée, qu’ils estiment non conforme à leurs normes, les détournera de leurs pureté doctrinale et existentielle.

Comme on peut le constater les positions sont inconciliables, ne se situant pas sur le même registre. Les premiers traitent les seconds de parasites sociaux et les seconds traitent les premiers de fossoyeurs du Yidishkeit, de la judéité.

Qui a raison ? Les deux bien sûr !

Les adversaires des Harédim  sont outrés non seulement par le refus de verser  leur contribution à la défense d’Israël, tout en quémandant les aides d’un Etat qu’ils ne servent pas, mais aussi par leur mépris vis à vis de l’institution même de Tsahal ; celle-ci représentant pour eux  un lieu de débauche et de perdition où ils souilleraient leur âme. Ce qui laisse bien entendu entendre que les filles et les garçons qui servent dans l’armée y ont perdu leur âme, si jamais ils en possédaient une avant leur incorporation. C’est donc le regard des Harédim sur la plus sacro-sainte des Institutions israéliennes qui pose problème à l’Israélien lambda.  Celui-là a servi dans l’armée et considère, en règle générale, que sa période de Service et ses Milouïm (réserve) l’ont  aguerri, mûri et, globalement bonifié, et ne supporte pas qu’elle soit vilipendée, voir méprisée.                                                                                                                                                                                                                                                                                   Les Harédim justifient leur refus de plusieurs manières:

Ils considèrent que le simple fait d’étudier le Talmud et ce qui s’y rattache « protège » le peuple d’Israël au même titre que le service actif dans Tsahal, si ce n’est d’avantage. Cet argument, hautement ésotérique, n’est pas démontrable. Peut-être que oui, peut être que non. Il est en tout cas peu recevable par le conscrit moyen qui considère qu’il s’agit de chtouïot (bêtises)

Ils considèrent, qu’à l’inverse des matières classiques enseignées à l’université, qu’il est possible d’interrompre puis de reprendre quelques  années plus tard,  l’étude du Talmud ne souffre pas d’une interruption  de plusieurs années, faute de …  Faute de quoi , je l’ignore. A priori il serait possible d’étudier certains Traités talmudiques avant l’incorporation puis d’en étudier d’autres après. Au dire des Rabbins c’est impossible, l’élan ne peut être rompu, comme ne peut être rompu leur mode de vie protégé et semi ghettoïsé, faute de quoi …

Ils se considèrent comme les gardiens des vraies valeurs du judaïsme traditionnel qui passe, encore une fois, par l’étude du Talmud et de ses Commentateurs. Si une partie d’Israël cessait de l’étudier, alors la spécificité du peuple juif serait perdue irrémédiablement.  Cet argument ne manque pas de poids si l’on considère l’inculture crasse de l’Israélien lambda des sources judaïques traditionnelles. On peut soutenir à l’inverse que les Etudiants de Yéshivot  connaissent très mal les Prophètes et Hagiographes (Tanakh ou Bible) qui sont enseignées au collège et Lycée, et souvent fort bien enseignées dans le courant sioniste religieux. 

Le problème est d’autant plus aigu à partir du moment où l’on sait que pour des raisons bassement matérielles, le statuquo ne pourra pas se prolonger. Autrement dit qu’une fraction plus ou moins importante des yéshivistes devra bon gré, mal gré intégrer l’armée ou quitter le pays.

Ma difficulté à prendre parti pour un camp ou pour un autre provient du fait que je les comprends tous les deux et que certains aspects dans chaque camp m’insupportent.

Je comprends l’acharnement des yéshivistes à étudier la Torah mais je ne comprends pas leur incapacité, voire leur refus de partager leur savoir avec ceux qui n’en possèdent pas, je ne comprends pas leur mépris de l’armée d’Israël et le regard qu’ils portent sur l’institution Tsahal. Après tout, des crapules et des voyous existent de tous bords et les Harédim n’en manquent pas.

Je comprends l’exaspération, voire quelque fois la haine que portent les Laïques sur le monde harédi mais je ne comprends pas leur acharnement à demeurer dans leur crasse ignorance de tout ce qui concerne la tradition juive et l’immense littérature que nous ont légué nos sages  à travers les millénaires. Je ne comprends pas non plus leur fascination pour la matérialité et la futilité environnantes, à charge pour chacun de remplir en toute conscience les cases qui le concernent.

Je n’apporte aucune solution à ce problème qui me dépasse mais j’éprouve la sensation  que l’abime qui sépare ces deux mondes pourra être, non pas comblé, mais atténué par des initiatives individuelles de passeurs tels le rav Adin  Steinsaltz qui a su mettre le Talmud à la portée de tous ceux qui ne fréquentent pas les Yéshivot.

A suivre …..                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          c

mercredi 5 février 2014

La dernière guerre de Gog et Magog sera une guerre de mots; voir le Psaume de David 118

Vous avez tous entendu parler des guerres de Gog et Magog développées pour la première fois dans le livre Ézéchiel (chapitre 38). La grande question évidemment est de savoir quoi correspondent ces guerres, ont-elles déjà eu lieu, si oui, quand, ou bien sont-elles à venir ?

Le Hafetz Haïm nous rassure, à moitié ! Deux, parmi les trois guerres ont déjà eu lieu. ll s’agit de la Première et de la Seconde Guerre mondiale; la Troisième reste à venir

Le commentaire classique des Sages est que les deux premières guerres de la trilogie correspondent aux deux exils, au siège et à la destruction des deux Temples de Jérusalem.

Des commentaires plus modernes font remonter la Première Guerre de Gog et Magog à la guerre d’Indépendance où Jérusalem fut perdue par les Israéliens au profit des Jordaniens. La Seconde correspond à la Guerre des Six jours où Jérusalem fut reconquise. Quant à la troisième guerre, il est difficile de la rattacher à la Guerre de Kippour puisqu’aucun combat ne fut livré à et pour Jérusalem. La question reste donc entière : quid de la Troisième Guerre de Gog et Magog.

J’ai trouvé une très belle explication dans les Textes et dans un cours de Rav Cherki. Elles reposent sur un passage du Psaume 118. Ci-joint l’original en hébreu et la traduction ( désastreuse) faite par  Louis Second

: "כל גויים סבבוני בשם ה' כי אמילם, סבוני גם סבבוני בשם ה' כי אמילם, סבוני כדבורים דועכו כאש קוצים בשם ה' כי אמילם"

10  Toutes les nations m'environnaient: Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces.
11  Elles m'environnaient, m'enveloppaient: Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces.
12  Elles m'environnaient comme des abeilles; Elles s'éteignent comme un feu d'épines; Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces.

"Abeilles" en hébreu se dit Devorim דבורים , or Un Midrash nous dit : « ne lis-pas Devorim mais Dibourim, qui en hébreu signifie « paroles ». Autrement dit, nos ennemis ont été essayés, à deux reprises, de nous exterminer par la force et n’y sont pas parvenus, alors ils mettent en place une nouvelle stratégie, dite de l'abeille, qui consiste à nous anéantir par la force des mots דיבורים.

Les mots, tant écrits que prononcés, ont toujours été une arme redoutable, mais aujourd’hui, de par la grâce d’Internet et de la communication à très grande vitesse, elles peuvent se transformer en arme fatale. L’abeille piqueuse s’est métamorphosée en parole (ou chiffre) qui tue. Ce n’est pas pour rien que Séfér, Sfar et Mispar, chose écrite, chose dite (conte), et chiffre,  ont en hébreu la même racine. Voir pour ceux que cela intéresse les Séfér Hayétsira, le Livre de la Création.  

Les menaces verbales, les intimidations, la propagande haineuse, le chantage, les slogans antisémites criés dans les manifestations, l’"humour" dieudonesque,  le boycott, même non suivi d’effet, les saloperies qui traversent le Net, ne sont en définitive que des mots, des Dibourim

L’arme principale des haineux d’aujourd’hui sont d’avantage les mots que les armes, quelle que soit leur nature. Et cela n’a été rendu possible qu’à notre époque de haute technologie, où les mots sont véhiculés à une vitesse qui hier aurait été impensable.  Et aussi, parce qu'Israël dispose d'armes auxquelles ses ennemis n'aiment pas se frotter.


Par ailleurs, l’objet principal de ces mots est, comme jadis, Jérusalem. Divisée, Capitale de deux Etats, indivisible, etc… La guerre des mots autour de Jérusalem, comme ce fut le cas de la guerre tout court lors de la destruction des deux Temples et lors des Guerres menées contre Israël,  et Jérusalem à l’époque moderne, laissent penser que la guerre des mots - qui n’est qu’à son commencement - pourrait bien être la bataille finale, la dernière Guerre de Gog et Magog. 

Mais, rassurons-nous, une abeille qui pique meurt aussitôt !! 


dimanche 2 février 2014

Deux grands-parents juifs expliquent-ils l’obsession messianique de John Kerry de sauver Israël malgré lui

La sortie du ministre de la Défense Boogie Ayalon à l’encontre de John Kerry a déclenché la foudre des Américains et couvert les manchettes des Journaux. Et pourtant, personne, à ma connaissance n’a cherché à analyser le sens de la phrase de Boogie qui est d’une finesse peu commune, surtout dans la bouche d’un militaire.
En hébreu, les mots d'Ayalon sont les suivants :  נחוש ופועל מתוך אובססיה לא מובנת ותחושה משיחית
Ce qui en français pourrait se traduire : « Le secrétaire d’Etat est arrivé chez nous déterminé,  mû par une obsession inexplicable et par  un sens (irrationnel)  de messianisme ».  

La phrase prononcée par Ayalon pourrait signifier que John Kerry est effectivement fort déterminé mais que sa détermination et l’action frénétique et désordonnée qu’il déploie n’appartiennent pas au domaine du rationnel et du réfléchi.  Ses mobiles relèvent  de pulsions, de sensations vagues,  dont le sens profond lui échappe. Quant au messianisme qui le meut, Ayalon tombe en plein dans le mille. Car qu’est-ce que le messianisme en définitive si ce n’est que l’on se sent investi d’une mission par en Haut, et que cette action vise à la Délivrance finale. Non pas une petite délivrance de rien du tout mais au chambardement d’une réalité, pour lui inacceptable, dont la finalité serait que le loup cohabite avec l’agneau et vice versa. L’agitation de Kerry déborde largement le cadre géopolitique pour pénétrer de plein pied dans le domaine psychanalytique, s’apparentant d’avantage au Syndrome de Jérusalem, qui transforme régulièrement un pèlerin à priori normal en un Roi David courant nu dans les rues de la ville sainte, muni d’une couronne en carton et d’une épée en plastique, réclamant la royauté qui lui est due.
 
Ce type de comportement est généralement le fait de chrétiens atteints par une certaine fragilité émotionnelle qui ne s’exprime que lors de leur passage à Jérusalem. Les psychanalystes israéliens sont très au fait de ce phénomène et ont développé au fil des ans des techniques appropriées à ce syndrome. Voir l’abondante littérature qui traite du Syndrome de Jérusalem.

Pour ma part j’aimerais avancer une hypothèse, qui vaut ce qu’elle vaut, et qui pourrait expliquer le cas Kerry.

Vous n’ignorez pas que les grands-parents de John Kerry sont d’origine juive. Cela a été révélé en 2003 par un généalogiste américain Felix Gundacker, à la demande du Boston Globe. Il s’agit de Fritz Kohn et de Ida Lowe  - soit, en passant un Cohen et une fille Levi - nés dans l’Empire Austro-Hongrois. Ils changèrent en 1900 leur nom en Frederick et Ida Kerry et se convertirent un an plus tard au Catholicisme. John Kerry a toujours affirmé qu’il savait que ses grands-parents étaient natifs d’Autriche mais, jusqu’à la révélation du Boston Globe, ignorait que ses ascendants étaient tous deux Juifs. Il apprit par ailleurs que le frère et la sœur de sa grand-mère (Otto et Jenni) ont été exterminés dans les Camps.

Tachez de vous mettre à la place d’un homme qui prend connaissance par la Presse à l'âge de 60 ans que ses deux grands-parents étaient des Juifs convertis au Catholicisme. Je veux imaginer que cette révélation, si elle n’a pas constitué un traumatisme, a néanmoins provoqué un choc, disons important. Et voici que 10 ans après, John Kerry bombardé Ministre des Affaires Etrangères s’attelle avec frénésie au dossier Israélo-Palestinien, de la manière que l’on sait. Cette révélation tardive suffirait en tout cas à convaincre John Kerry que la mission qui lui a été confiée, de concilier l’inconciliable, lire Israéliens et Palestiniens, ne lui a pas été attribuée par hasard et, que si les voies, ou voix  du seigneur sont à priori impénétrables, pour ce qui le concerne, elles seraient limpides et audibles.

Il s’agit, je le répète, d’une hypothèse de travail, qui tendrait à expliquer la frénésie, l’acharnement  et la somme d’énergie que dépense Kerry dans sa Mission, et que Boggy Ayalon dans une formule lapidaire et géniale qualifie d’ « obsessive et de messianique ». 

M’est avis aussi est que si la sortie d’Ayalon  a tant énervé les Américains c’est qu’elle comportait un fond de vérité ("Il n’y a que la vérité qui blesse", comme dit le dicton populaire).

Bien d’autres politiciens américains ont œuvré pour un rapprochement israélo-palestinien mais aucun d’eux n’a semblé habité par sa mission comme l’est John Kerry. On sent clairement que pour lui la conciliation des deux parties est d’une importance cruciale. Si cela ne se produisait pas, ce serait une catastrophe planétaire, une quasi apocalypse débouchant sur l’ultime guerre de Gog et Magog. 

Avant d’apprendre que les grands parents de Kerry étaient Juifs et qu’il l’ait découvert à un âge avancé, j’imaginais que son obstination à convaincre les Israéliens qu’hors d’un accord, il n’y avait point de salut, répondait à des considérations chrétiennes. Après avoir réfléchi sur la phrase d’Ayalon et après avoir wikipedié, je pense que la découverte tardive de ses origines juives jointe à son éducation catholique constitue un cocktail très personnel d’où il puise son énergie quasi messianique.  

Sauver Israël malgré lui, telle est sa mission. Il est le Moïse des temps modernes qui sait ce qui est bon pour ces Juifs qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche. Sinon, c’est chaos, c’est le boycott généralisé, d’où découlera la famine et la misère. Apocalyptique, vous dis-je. Et pour donner encore plus de poids à ses dires, Kerry nous l’annonce, non pas du haut du Mont Sinaï, mais de la ville de Munich de sinistre mémoire.


Sur ce je terminerais également sur une phrase de Boogie Ayalon prononcée également à Munich : "Un accord avec les Palestiniens c’est bien, mais si ça n’aboutit pas c’est pas grave, Nistadér, on s’arrangera".

 Et si on profitait de cette accalmie de roquettes pour parler des Harédim. Pardon, de certaines mouvances hassidiques, pour qui, la néglige...