Cette question a préoccupé des générations de Juifs et
continue à les tarauder de nos jours. De tous temps on s’est livré à des
calculs extrêmement sophistiqués pour définir une date et personne n’est d’accord
avec personne. Les Sages ont d’ailleurs voulu mettre le holà à ces spéculations
parce ce n’est que de la pure perte de temps et que cela soulevait des
espérances qui, chaque fois, ont été déçues. Ça ne m’empêche pas de me livrer à
ma propre analyse qui ne demande qu’un peu d’attention à la lecture du texte biblique.
La première fois qu’il est question dans la Torah de ce qui
se passera à la suite des temps est évoquée dans la paracha Vayéhi 49:10 dans laquelle Jacob, avant sa mort, passe ses
fils en revue pour leur annoncer ce qu’il adviendra d’eux. En fait, le but de
ce passage est de convaincre ses garçons que la royauté sera l’apanage de
Yéhouda, leur frère, à qui ils devront obéir, et ce, quelle que soit l’époque. Cette
prédiction s’est d’ailleurs largement réalisée
puisque même après le règne de David, les Chefs des communautés tant en Israël
qu’en Galout descendaient de la tribu de Yéhouda. En Babylone le « chef de
l'exil », ראש הגולה ou exilarque, descendant de David, était le représentant
officiel du Judaïsme auprès des autorités locales. Plus tard en Espagne on
trouve la trace de chefs de communautés juives ou Nassi qui réclament leur appartenance
à la lignée davidique (famille Shaltiel, entre autres).
Si le nom de Chilo est passablement hermétique, les conditions dans
lesquelles il devrait se révéler aux Juifs et aux nations sont plus précises.
En effet la Torah nous dit :
"לא יסור שבט מיהודה ומחוקק מבין רגליו עד כי יבא
שילה ולו יקהת עמים", ce que les rabbins nous traduisent par : "Le
sceptre ne quittera pas la tribu de Yéhouda, ni le législateur d’entre ses
pieds. Jusqu’à ce que vienne Chilo, à lui l’assemblée des peuples".
Une indication
nous est fournie par le mot יקהת Yikhat, traduite par "assemblée". Or si la Torah avait voulu nous parler de
l’humanité constituée par l’ensemble des nations, elle aurait utilisé un autre
mot que Yikhat ou n’aurait utilisé aucun mot, se contentant de Haamim, les
peuples, ou kol haamim tous les peuples ; le langage toraïque est suffisamment
riche pour que le choix précisément de Yikhat pour désigner les peuples soit
signifiant. Que signifie donc Yikhat ?
Pour faire simple les racines associées
à Yikhat יקהת comme יקהה et קהות nous renvoient sur des concepts
précis, tels que "faiblesse, impotence, vieillesse ou, émoussement d’un
objet contondant ou simplement des dents" Donc, les peuples qui seront
dominés ou dirigés par Chilo ne doivent pas être considérés simplement comme un
ensemble, une assemblée, une communauté mais comme des peuples émoussés, affaiblis,
vieillissants, déboussolés. Ce qui implique que Chilo n’arrivera que lorsque
les peuples auront perdu leurs dents ou simplement la volonté de mordre. Autrement
dit, lorsque les peuples ont encore du ressort, de la fierté, une morale et une
idéologie claire et qu’ils possèdent des dirigeants comme Churchill ou De
Gaulle, comme ce fut du temps des Alliés contre le Nazisme, le temps de Chilo n’est
pas encore venu. Par contre, en poussant le raisonnement à l’extrême, lorsque
les peuples sont dirigés par un Obama ou un Hollande, que des Nations jadis
fortes et fières, n’ont plus la force ni la volonté de s’opposer aux hordes
barbares qui veulent les asservir, alors, peut-être que le temps de Chilo
approche. Pour que Chilo arrive et "à
lui l’assemblée des peuples" comme nous dit la Torah, il faut encore que
ces peuples soient murs pour recevoir son message.
Autre condition qui me semble sine qua non pour qu’arrive Chilo : il
faut que le peuple d’Israël soit solidement
implanté sur sa terre ou, en d’autres termes, que Yéhouda, dont descend Chilo,
règne. Dans ce cas Chilo n’est pas nécessairement un homme mais l’entité
souveraine qu’est Eretz Israël. Ceci est suggéré par le passage qui précède l’arrivée
de Chilo: "Le sceptre ne quittera pas la tribu de Yéhouda, ni….. ".
Enfin, pour conclure, un peu de guématria :
שילה = 345 = משה
יבא שילה = 358 = משיח
Ce qui signifie que si Chilo a la même valeur numérique que
Moïse, le mot "Messie" a la
valeur numérique de "viendra Chilo". Toutes les interprétations
sont permises.