Depuis les première Allyot (montées
successives en terre d’Israël), Le Yichouv (Establishment) juif puis, l’Etat
d’Israël ont été confrontés, d’abord à
des attaques impulsives de Fedayin et autres énergumènes, puis à des guerres
ordonnées contre des Etats arabes
constitués, et enfin, à des sauts d’humeur meurtriers de la part de ce que l’on
se plait à nommer « Palestiniens ». Si je suis encore là à vous
écrire, c’est qu’Israël a remporté tous ses combats, non sans pertes
sanglantes. Les ennemis des Juifs
installés à Sion ont été pendant un siècle, à quelques exceptions près, des
Arabes d’obédience sunnite. C’était logique et naturel : les Etats qui
ceinturent Israël sont Arabes et leur croyance est l’Islam sunnite, celui qui
est propagé par l’Arabie Saoudite et Les Frères Musulmans égyptiens. Si déjà on
cherche une exception, il s’agirait du régime alaouite installé à damas. Mais
il s’agit d’un Chiisme « light » compatible avec les autres courants
islamiques.
La prise de pouvoir par les Ayatollah
en Iran en 1979 a changé la donne. Pour la première fois, un Imam,
décisionnaire religieux et chef politique incontesté, prend le pouvoir dans un
Etat de droit, l’Iran qui se distingue des Etats arabes à qui Israël a eu
affaire jusque-là. L’Iran est d’abord l’héritier du grand empire perse. Il n’a
pas vu le jour au lendemain de la Première guerre mondiale qui a créé
artificiellement et maladroitement des monarchies contestées comme l’Arabie
saoudite, la Jordanie, et l’Irak. A part l’Egypte, il est le seul Etat pérenne
du Moyen-Orient. Secundo, il est un Etat à large majorité chiite à contrario
des pays qui peuplent le Moyen-Orient. Enfin, ses habitants ne sont pas des
Arabes mais des Aryens ; le terme même de « Iran » signifie
« terre des Aryens » dont le sens signifie « noble » pour
se démarquer des autres peuplades légèrement primitives, à commencer par les
Arabes. Leur langue est une des ramifications des langues Indo européennes. Tout
ceci place la Perse, en termes d’ethnie, de prestige, de culture, d’avance
technologique et intellectuelle, au sommet des Etats voisins.
L’Iran ne partage avec les Etats
arabes voisins d’Israël que le Coran, et la détestation totale et sans nuances
de l’Etat hébreu. De plus l’Iran annonce clairement la
couleur en réclamant purement et simplement la destruction totale de l’Etat
juif.
Lorsque des centaines de Londoniens,
de Berlinois et des millions de Musulmans à travers le monde, défilent pendant le
Ramadan à la demande du Hezbollah, lire de l’Iran, ce n’est pas pour protéger
la Mosquée d’El Aqsa, bien qu’il s’agisse de la Journée d’El Quds, mais bien
pour libérer la Palestine, du Fleuve (le Jourdain) jusqu’à la mer
(Méditerranée). Autrement dit pour gommer l’existence et la mémoire même
d’Israël. Cette même manifestation quasi planétaire se répète depuis 1979, date
à laquelle Khomeiny est revenu en Iran.
L’Iran toutefois ne se contente pas de
parler et de manifester ; il agit, avec constance et perspicacité, sans
s’en laisser compter par personne et certainement pas par le sieur Obama, leur
allié de cœur, qui leur a permis de développer leur arsenal nucléaire et
débloqué tous les fonds gelés en Occident. Ce qui permet aujourd’hui aux
Iraniens de mener leur offensive terrestre, de ceinturer l’Arabie saoudite et
la Jordanie, et de placer des soldats à Quneitra, à un jet de pierres de la
frontière israélienne.
L’Iran fonde en 1982 un poisson
pilote, lire le Hezbollah à charge pour lui de s’emparer d’un pays entier, le
Liban et de mener les guerres qui l’arrangent. Il l’arme outrageusement,
l’endoctrine et, mission accomplie, Nasrallah, adorateur inconditionnel d’Ali
Khamenei, devient le bras armé de la Perse au Liban et en Syrie, et l’homme
fort du Moyen-Orient face à Israël.
L’Iran d’ailleurs peu regardant sur
les nuances chiites-sunnites, place ses pions également à Gaza, en attendant la
Cisjordanie. Ce qui lui importe ce ne sont pas les croyances religieuses de ses
alliés, mais une détestation commune d’Israël. S’il fallait se lier avec le
diable, il le ferait sans hésiter, pour peu que le diable n’affectionne pas
trop les Juifs. L’Iran n’est pas assez sot pour envoyer des kamikazes et/ou
organiser des attentats dans les pays occidentaux. Il en laisse le soin aux
Arabes, de préférence sunnites (si jamais les dérangés du bocal qui doivent
être internés, comme le suggère la Ministre de l’Intérieur français, étaient en
mesure de saisir ces nuances théologiques).
Tout ceci nous amène à constater que
la menace arabe qui a pesé sur Israël a laissé la place à une menace
aryenne-perse. On attendait en vain que l’Iran fasse son Printemps arabe et on
a oublié que précisément les Perses n’étaient pas des Arabes.
L’Occident focalisé, à tort, par Daesh
et les « pôv réfugiés chassés par les méchants tyrans », comme je
l’ai écrit à maintes reprises, n’a comme d’habitude rien vu venir. A
l’exception bien entendu de Poutine. Mais Poutine n’est pas un Occidental mais
un Slave, qui comme les Iraniens, sait jouer aux échecs et n’a pas trop de
problèmes de conscience.
Pendant que la menace arabe sur Israël
s’atténue, surgit une nouvelle menace en provenance de ce que fut l’empire
perse qui asservit Israël aux temps anciens. L’Iran est indifférent aux pressions
occidentales parce qu’elle sait comment le rouler dans la farine dans les
négociations bilatérales, notamment sur le programme nucléaire. Il n’y a qu’à
voir les deux chefs de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif et John Kerry face à
face : Kerry n’avait aucune chance face au diplomate perse,infiniment plus rusé et déterminé.
Les dirigeants israéliens qui ont
compris depuis belle lurette la gravité de la situation (voir le discours de
Bibi au Congrès américain), se doivent d’agir contre ce nouvel ennemi, intelligent,
patient et constamment en mouvement. L’opération menée par les forces israéliennes à Masyaf n’est que le premier coup de semonce qui prouve à Poutine que Bibi, lors de leur rencontre à Sotchi, n’a pas bluffé. Cette fois Israël doit mettre à genoux le Hezbollah et pour cela il devra l’attaquer et le détruire partout où il se trouve et notamment au Liban. Pour ce qui est de l’Iran, Israël, malheureusement devra compter sur une aide militaire massive des U.S.A. Et là, nous avons un grand point d’interrogation : Trump osera-t-il sortir de ses Twit pour montre le vrai visage de l’Amérique ? L’avenir proche le dira