mardi 2 février 2021

Comment sont subventionnées les écoles ultra-orthodoxes en Israël

 Certains s'étonnent que le rav Kaniewsky ait une telle influence sur tout le monde harédi, alors qu'il est de la branche lituanienne, c'est à dire celle qui privilégie l'étude du Talmud, les grandes Yeshivot, et qu'il n'a rien avoir, en théorie, avec le mouvement hassidique. Seulement, il faut savoir que le monde harédi a considérablement changé et que le clivage Hassidim - Lithaïm à donné place à un tout autre clivage : les Harédim ultra conservateurs et les haredim légèrement modernes ou modernes (ceux qui souhaitent enseigner à leurs enfants peu ou prou de matières profanes). Les Conservateurs représenteraient plus de 70% de la population harédi. 

Les émeutes hyper violentes qui ont vu s'affronter des jeunes Harédim avec les forces de police sont dues, d'après Netanyahou,  à une fraction violente et hors la loi du monde conservateur. Rien n'est plus faux. En fait quasiment tout le monde harédi est hors la loi, ne serait ce que par le système de subventions qu'il reçoit pour son réseau scolaire. Le principe en Israël est de subventionner une école à 100 % si on y enseigne toutes les matières exigées par le ministère de l'éducation, à 75% si une école religieuse s'engage à enseigner quelques études  profanes, 55% si l'école fait un petit effort pour donner quelques cours d'anglais et de calcul. 

Des accords sont signés avec le Ministère, les subventions sont versées mais personne ne vérifie si les matières profanes sont effectivement enseignées. Dans les faits les talmudei Torah et autres écoles heredi n'enseignent pas les matières profanes,  les plus basiques, mais bien évidemment touchent de l'argent de l'état. L'inspection de ce qui est enseigné ou pas est quasi inexistante et les sanctions encore moins. 

Le vandalisme pratiqué par la jeunesse dorée harédie se fait avec l' acquiescement tacite de la très large majorité de la société. Quant au non respect du confinement et à la non fermeture des talmudei Torah et des yeshivot, le Gouvernement et même une grande partie du peuple d'Israël, les considèrent comme un mal structurel contre lequel il n'y a rien à faire. 

Recevoir de l'argent de l'état, donc des impôts que payent les citoyens respectueux des lois, pour faire fonctionner un  système scolaire qui ment effrontément sur le respect du contenu des études est une pratique " illicite" pour employer un terme convenable.

 Et si on profitait de cette accalmie de roquettes pour parler des Harédim. Pardon, de certaines mouvances hassidiques, pour qui, la néglige...