Texte rédigé le 11 Juin 2009, introuvable sur la toile et qui n'a pas perdu de son actualité
Rappelons les faits: les Hébreux ont quitté
triomphalement l’Egypte. Ils sont désormais des hommes libres, maîtres de leur
destin. Et qui plus est, guidés par un chef exceptionnel, Moïse, et
soutenus par le Roi des Rois. Les Hébreux ne sont pas belliqueux, ils
souhaitent simplement traverser les Royaumes établis dans le Sinaï pour
se rendre en terre de Canaan. Sihon, roi des Amoréens ne l’entend pas de cette
oreille, il refuse de les laisser traverser son territoire, et qui plus
est, leur livre bataille. Israël, nous dit le Texte, le passe au fil de l’épée
et conquiert son royaume. Og, roi de Basan, un géant, déclare à son tour la
guerre aux Hébreux, qui le battent, lui et son peuple, à plate couture.
Les enfants d’Israël, forts de ces victoires militaires, poursuivent leur
marche et se retrouvent dans les plaines de Moav, à l’est du Jourdain, face à
la ville de Jéricho.
Le roi Balak, fils de Tsipor (l’oiseau),
roi de Moav, qui a vu la puissance militaire des Hébreux, capables d’anéantir
deux armées, bien supérieures à la sienne, a peur. Il se sent incapable
d’affronter les Hébreux par les armes. Il ne sait que faire. Finalement, il
conclut une alliance de circonstance avec les Midianites, qu’il déteste
pourtant cordialement. Pourquoi cette Alliance? La raison est simple: il existe
à Madian un individu extra-ordinaire dont la force n’est pas dans le bras mais
dans la bouche; il s’appelle Bilam. Ce Bilam n’est pas seulement un orateur
exceptionnel, il est aussi un magicien redoutable dont les malédictions et les
bénédictions s’accomplissent quand elles sortent de sa bouche. Certains même
affirment qu’il connait la fraction de seconde exacte où D. est en colère, et,
toute malédiction prononcée à cet instant précis, s’accomplit. Balak donc,
embauche un mercenaire dont il est prêt à rémunérer les services fort cher, non
pas pour écraser les Hébreux par les armes, mais par la force du discours de
Bilam. Le Verbe plus fort que le glaive !
Que nous enseigne cette histoire ? Le
peuple juif est en exil, disons en Egypte. Il est asservi, promis soit à la
destruction soit à l’assimilation. D. décide qu’il est temps de le libérer et
de le conduire sur sa Terre, là où se sont implantés, entre temps, les
Cananéens et les Philistins. En chemin, des obstacles surgissent, mais l’Armée
de Défense d’Israël ;Tsva
Hagana Léisraël, soit TSAHAL – j’insiste sur le mot
« Défense » car Israël n’attaque pas ses ennemis, il se contente de
répondre à leur agression – est particulièrement efficace et défait ses ennemis
par les armes. L’invincibilité de Tsahal est désormais un fait acquis au
Moyen-Orient et nul n’a plus envie de la combattre, les armes à la main. Pour
abattre les Hébreux, il faut utiliser un autre moyen. Ce sera la puissance du
verbe, des mots qui tuent.
A notre époque, les mots qui tuent ont de
nombreux relais: les journaux, la télévision, l’Internet, les discours
haineux retransmis aux heures de forte écoute, j’en passe et des meilleures.
Les ennemis d’Israël qui veulent l’empêcher de traverser le Jourdain et de
s’emparer de Jéricho et par voie de conséquence de s’implanter sur la Terre
promise à leurs Pères, n’ont à ce jour pour armes que le Verbe et ne s’en
privent pas. Mais, il leur faut trouver un personnage considérable,
particulièrement doué, charismatique et puissant pour que les mots portent,
aient de l’impact, soient entendus par tous les peuples et dans toutes les
langues. Un personnage de la stature de Bilam, prophète des Nations, à
l’inverse de Moïse, qui est le prophète d’une seule nation. Il est d’ailleurs
amusant de constater que le mot Bilam, le prophète universel, signifie aussi
« le prophète sans peuple »BLI = SANS; AM= PEUPLE.
Mais il ne faut pas oublier que ce
personnage est un mercenaire; autrement dit un homme qui n’agit pas de
son propre chef. Il est clair que Bilam hait les Hébreux, n’a t’il pas
déjà tenté, nous dit le Midrach, de convaincre Pharaon de les anéantir
physiquement. Mais son conseil n’a pas été écouté et il s’en est retourné chez
lui. Arrive Balak, fils de l’oiseau faucon, un roi du désert, qui craint
les Hébreux parce que ses armées sont impuissantes face à eux, mais qui est
suffisamment riche – en pétro dollars – pour tenter d’embaucher un mercenaire
beau parleur qui prononcera un discours en pays d’Egypte (retour à la case
départ) qui devra avoir pour conséquences:
- de ne pas permettre en Israël de franchir
le Jourdain, donc de s’implanter en Cisjordanie et d’y créer des implantations
« illégales », car la terre de Canaan appartient à ses habitants et
il est donc logique qu’ils aient leur Etat.
- de convaincre la Planète que la
religion d’Allah, c’est un truc formidable
- de peser de tout son poids pour qu’Israël
ne bénéficie plus des largesses que lui accordaient ses prédécesseurs, quitte à
trahir leurs promesses, et s’il le faut, ne plus lui fournir de pièces détachés
pour les F 15 et F16.
En clair d’affaiblir suffisamment Israël
pour que Balak puisse le vaincre, militairement.
Seulement voilà, vous savez tous que Bilam,
en voulant maudire Israël, l’a en fait béni, parce que D. n’a pas voulu
qu’il en soit autrement. Sa KLALABERAHKA (malédiction-bénédiction), la plus belle qu’ait jamais reçue le peuple d’Israël.
Rappelons pour mémoire que BARAK-A, en arabe a la même racine que BERAK-HA en hébreu. Qui est pris
qui croyait prendre
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