Depuis mon premier article sur l’affaire Bernheim, j’ai été
abreuvé de commentaires tels que : « celui qui n’as pas péché
lui jette la première pierre, qui sommes-nous pour juger, seul Dieu peut
juger , ou encore , tout se passe
entre l’homme et son Créateur », comme si D.ieu n'avait pas demandé aux hommes d'instaurer des tribunaux. Aussi, je ne suis pas trop surpris
d’entendre Bernheim déclarer à Radio Shalom : "Démissionner serait un
acte d'orgueil alors qu'aujourd'hui, je dois faire preuve d'humilité".
L'orgueil, du latin Superbia
(source Wikipedia) , est le péché le plus capital des sept péchés
capitaux, lire fondamentaux, à l'origine
de tous les autres péchés. Il est bien naturel qu’on le combatte avec vigueur.
Ainsi, donner sa démission après avoir fauté est un péché capital car cela
prouverait le grand cas que l’on fait de sa personne. Bernheim nous dit vouloir
désormais « être pleinement homme
et ne pas se vouloir plus qu'un homme au-dessus des autres», ce qui nous
éclaire sur ce qui l’a animé pendant 61 de sa vie et, qui aurait continué à l’animer,
si ces affaires n’avaient pas éclaté au grand jour. Pour lutter contre cette
tentation de superbe, rien ne vaut
que de rester à son poste et de cultiver l’humilité. C’est ce que se propose
d’accomplir Bernheim à la tête du rabbinat français consistorial. Il espère que grâce à cet acte de contrition et l’aveu
de ses péchés, il saura trouver le Salut. Noble et superbe tache, digne
d’éloges.
Le seul petit
problème est que ce langage est purement chrétien, ce qui en soi est tout à
fait louable, s’il est cohérent avec la
foi de celui qui le prononce ; or, il me semble bien que Bernheim est juif,
et rabbin de surcroît Qu’à cela ne tienne, la quasi-totalité des auteurs que
Bernheim a plagiés ne sont pas Juifs, ce qui prouve bien le grand cas qu’il fait
du Christianisme et de ses penseurs. Il est rassurant de constater que, dans la
France laïque et républicaine, qui oublie petit à petit ses racines, la voix chrétienne passe par… le
plus gradé d’entre les Juifs. Le cas est unique où un grand rabbin emploie une sémantique
chrétienne pour emberlificoter les Juifs
et
trouver grâce auprès de ceux qui ne le sont pas. Ce n’est plus un dialogue
judéo-chrétien mais un monologue chrétieno-chrétien que tient le Grand rabbin
aux juifs de France. Il faut noter que lors de son intervention, il ne cite pas
un seul texte tanakhique ou talmudique. Il
est clair que vis-à-vis des Juifs de France qui n’étudient
pas la Torah, le discours de Bernheim portera car il correspond à la culture et
au jargon ambiant, et c’est bien triste.
Le volet psychanalytique de l’interview n’est pas moins intéressant.
Voilà un homme qui vit dans le déni agrégatif, nous dit-il, depuis 40 ans et cela aurait pu continuer encore longtemps,
un homme qui s’approprie les œuvres intellectuelles des autres, sans sourciller
et qui et qui prend conscience de la gravité des faits et de ses actes, quand
ils sont révélés au grand jour. Un homme
qui cherche la compréhension et l'indulgence des autres en invoquant un drame personnel qui l’a
rendu inapte à passer l’aggrég. Cet homme refuse de démissionner de son poste au
Consistoire, croyant sans doute que c’est l’endroit approprié pour régler ses problèmes
psychologiques et expier ses mensonges.
Quant à son degré de responsabilité vis-à-vis de ses proches
et vis-à-vis de la Communauté, il fait un distinguo : à ses proches, il
doit demander pardon, vis-à-vis de la communauté, c’est un problème d’image à
restaurer et à reconstruire. Ce qui
signifie en clair qu’il n’a pas à demander pardon aux Juifs de France ; c’est
un problème de marketing. Les Juifs apprécieront !
Là où Bernheim retrouve son côté juif - plutôt israélien - c’est
dans la ‘Houtspa ( culot, sans gène) dont
il fait preuve pour enfumer son auditoire et garder son job. Il est malin le bougre.
Après avoir écouté
attentivement l’interview de Gilles
Bernheim sur Radio Chalom, je demande fermement, à titre personnel, sa démission du poste qu’il occupe au Consistoire central, et
invite ceux qui partagent mon point de vue à en faire de même.
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