J’ai été atterré d’apprendre l’affaire Bernheim. A mes yeux
elle est bien plus grave que les frasques de DSK et les magouilles de Cahuzac
réunies et multipliées par 10. En effet, que l’on prenne un "nègre" pour écrire
ses mémoires quand on est analphabète, passe encore mais là, il s’agit de Torah, de pensée juive, de « 40 Méditations
juives ». Je cite la description de l’ouvrage par Amazone (parce qu’il
faut toujours citer les auteurs n’est-ce pas ?) :
« Très tôt le matin, ou très tard dans la nuit, lorsque
ses charges de grand rabbin de France se font moins pressantes, Gilles Bernheim
écrit. Ses méditations nocturnes sont généralement issues d’un texte de la
tradition hassidique – ce mouvement né en Europe de l’Est au XVIIIe siècle pour
revivifier le judaïsme – qu’il commente très librement, sans souci d’érudition
ni d’exégèse. Il s’agit là de textes souvent brefs, qui ressemblent à des
moments de respiration dans une existence chargée de responsabilités. Moments
de respiration qui conduisent le lecteur, comme leur auteur, dans une dimension
spirituelle, beaucoup plus que religieuse, dont nos vies sont trop privées »
Comment auraient réagis les rabbis hassidiques si chers au cœur
de Bernheim à cette affaire ? Je pense qu’ils auraient porté les
accusations suivantes :
- Vol de la pensée et du texte écrits par des tiers, qu’ils
soient Juifs ou non-Juifs
- Accusation d’un mort
qui ne peut plus se défendre : « c’est lui qui m’a plagié »
- Appropriation du travail d’un serviteur, en l’occurrence d’un
« nègre » - que ce nom est laid – pour en récolter la gloire et le bénéfice.
- Mise dans l’embarras du pauvre étudiant qui a fait le
travail à la place du rabbin, en l’accusant, qui plus est, de plagiat. En hébreu cela se traduit par Léalbin Chemo, faire pâlir sa face
- Mentir, tromper les lecteurs
et l’éditeur, qui pensent de bonne foi qu’il s’agit d’une œuvre originale et
personnelle.
- Délit de bêtise ou de fainéantise : ne pas relire le
travail du « nègre » avant publication, ou alors, le relire et
cautionner les plagiats.
Mais plus grave que tout est ce que l’on pourrait appeler:
Hilloul Torah ou Hilloul Hachém, soit profanation de la Torah et du Nom, car en
salissant son propre nom, Bernheim salit la fonction de « Grand rabbin »
censé représenter et servir d’exemple à tous les Juifs de France, et par voie de
conséquence le Judaïsme et la Torah.
Décidément les Juifs n’ont pas besoin des antisémites et des
haineux ; ils savent quelquefois faire le travail à leur place
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