A qui appartient la terre ? Et d’abord de quelle terre
s’agit-il ? La terre telle qu’elle est définie par les frontières de
l’Etat d’Israël, celle qui devrait, selon certains, être partagée entre les
Juifs et les Arabes, l’immense territoire qui a appartenu aux Hébreux lors du
règne de Salomon, la terre dite « sainte » appartenant aux trois
religions monothéistes ? La terre qui a appartenu aux Cananéens avant que
Moïse ne conduise les hébreux dans la terre de leurs ancêtres, Abraham, Isaak
et Jacob, et que Josué ne la conquière en partie ; le roi David terminant
le travail ? Celle qui devrait échoir aux Palestiniens ou aux Cananéens,
parce que, vous le savez bien, le Peuple juif n’existe pas, comme le soutient
Shlomo Sand. La terre qui ne comprend qu’une bande côtière concentrée autour de
Tel-Aviv, poumon économique de l’Etat d’Israël. Les territoires
« occupés » ou « libérés », la Transjordanie ou, la Judée
et la Samarie ayant appartenu de tous temps aux Hébreux ? Jérusalem-est où
ne vivent que des Arabes, le Mont du Temple ou l’Esplanade des
mosquées ? La terre telle que la définit la Gauche israélienne où celle du
Likoud et des Sionistes religieux ? Le caveau des Patriarches ou Hébron,
la ville arabe où les Juifs n’ont que faire ? La non-terre telle qu’elle
est perçue par les Hassidei Satmar parce que seul le Messie, n’est-ce pas, est
en droit de faire venir les Juifs exilés à Sion ?
Je pourrais poursuivre à l’infini la liste de questions qui
comprend autant de réponses que d’interlocuteurs, qui détiennent, chacun, une réponse
circonstanciée à toutes ces questions.
Ma modeste contribution dans cet essai est, vous l’avez
compris, non pas d’apporter des réponses mais d’enrichir la liste des
questions, en fournissant au lecteur des pistes de réflexion basées sur
l’Ancien Testament et plus particulièrement sur le Livre de la Genèse, à la
condition de le lire attentivement, ce que je me suis efforcé de faire, en
faisant passer les acteurs majeurs sous sous une loupe grossissante.
Quand on cherche des explications aux soubresauts qui agitent
aujourd’hui le Moyen Orient, au terrorisme islamique qui menace l’Occident, on
a tendance à les chercher dans le Coran ou dans la mainmise par les pays arabes
du pétrole, qu’Allah dans sa magnanimité, a bien voulu planter dans leur terre.
Et on oublie qu’Esaü floué de son droit
d’aînesse par Jacob ne trouve rien de mieux pour enquiquiner ses parents et
suivre son destin, que d’épouser la propre fille d’Ismaël, et des filles
cananéennes, lire palestiniennes. Des liens de sang unissent désormais et à
jamais le père des fondateurs de Rome et le lointain ancêtre de Mahomet ;
liens qui leur permettront de mieux harceler Israël, l’usurpateur hébreu.
La fascination de l’Occident chrétien pour l’Islam en
général, et sa sollicitude pour la cause palestinienne en particulier sont déjà
inscrites dans la Torah. Ismaël, quant à lui, conteste l’héritage de
Jacob ; n’est-il pas le premier né d’Abraham qui, selon lui, fut soumis à
Dieu, donc islamisable, donc, musulman.
La haine, parsemée d’alliances circonstancielles, que se
vouent ces trois personnages qui ont écrit l’histoire biblique, continue, à
peine déguisée, à façonner l’Histoire à travers les âges.
Son expression moderne n’est qu’un pâle copié-collé de ce
qui s’est passé il y a cinq mille ans. L’actualité court après la Bible pour
tenter de se mettre en phase avec elle. Donc, autant prendre le problème par
l’autre bout.
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