En 1947, avant
de voter le plan de partage, l’ONU s’interroge sur la viabilité d’un Etat juif laïque,
sachant que les ultras religieux qui composaient l'Agoudat-Israël, favorable à
un Etat théocratique, s’opposaient à sa création, car il est bien connu que seul le Mashia’h est
habilité à créer un Etat pour les Juifs à Sion. L’ONU crée de ce fait une
commission nommée UNSCOP (United Nations Special Committee On Palestine)
destinée à enquêter auprès de tous les intéressés. Ben Gurion qui avait à l’époque
bien de soucis en tête craignait que les religieux ne viennent torpiller tous ses
efforts. Après de longues tractations, Agoudat Israël accepte de ne pas prendre
position contre la création de l'État juif, sans pour autant le soutenir. Mais toute
chose a un prix. Ben Gurion envoie donc à l’Agouga une lettre intitulée le
Statu quo où il s’engage à réserver aux tribunaux rabbiniques la gestion du
statut personnel des juifs (mariages et divorces, décès…) à protéger les
institutions autonomes de l'Agoudat en particulier dans le domaine éducatif, à faire
en sorte que l'État favorise la pratique des commandements divins, Chabbat en tête.
Sous la direction de Ben Gourion, l'État exonérera peu après les
ultra-orthodoxes du service militaire. Le Statu Quo qui n’est jamais que l’intitulé
d’une lettre, écrite par Ben Gurion avant le vote de l’ONU sur la Palestine,
régit encore de nos jours le rapport entre l’Etat d’Israël et les Harédim.
Il s’agit
donc du tout premier chantage exercé par les Ultra religieux ; le chantage
originel, comme le péché originel en quelque sorte, qui a permis à l’Etat juif
de voir le jour. Mais à quel prix ?
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