Shimon Peres est arrivé en Israël à 11 ans; l’âge où
en général les enfants perdent leur accent galoutique pour adopter l’accent Eréts
israélien. Cela n’a pas été son cas et le poursuivra tout au long de sa vie. Manque
d’oreille musicale ou influencé profondément par son grand père harédi, le Rav
Tsvi Meltzer bogér Yeshivat Voljin. Le Jeune Szymon Perski fut dans son
enfance un petit garçon profondément religieux. Cela lui passa très vite dès qu’il
mit le pied sur le sol brûlant et magnétique de la terre promise. Il se débarrassa
de ses frusques polonaises pour adopter le short kaki obligatoire et changea sa
langue. D’un hébreu diasporique appris dans son école juive polonaise il adopta
l’hébreu des Tsabar mais ne ressembla jamais à l’un d’entre eux, et en
particulier à Moshé Dayan qui longtemps fut son modèle.
Shimon qui, de l’avis de ses maîtres, était un garçon surdoué, comprit vite que sa contribution à la construction de l’Etat d’Israël passerait
par ses efforts à doter le pays des armes qui lui manquaient cruellement. Et là, il commit la grande erreur de sa vie qui se transforma en bénédiction pour l’Etat
en construction ; il refusa de s’enrôler dans l’armée pour se consacrer
par tous les moyens à se procurer des armes. Il y réussit au-delà de tout
espoir ; de fusils mitrailleurs jusqu’au Kour de Dimona, en passant par
les tanks et les avions, il permit à l’Etat juif de défaire ses ennemis. Shimon
est sans conteste l’homme sauva le plus de vies israéliennes sans avoir tiré un
coup de feu.
Dans un pays où la chose militaire et les actes de bravoure
constituent le vrai marchepied pour le pouvoir il fut longtemps considéré comme
le canard boiteux. Ce n’est pourtant pas sa faute s’il comprenait les choses
plus vite que les autres et savait où se trouvent les priorités. Il regretta d’ailleurs
plus tard d’avoir sauté la case uniforme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire