mercredi 28 septembre 2016

Peres, l’homme qui n’a jamais pu perdre son accent galoutique et sauva le plus de vies israéliennes sans avoir tiré un coup de feu.

Shimon Peres est arrivé en Israël à 11 ans; l’âge où en général les enfants perdent leur accent galoutique pour adopter l’accent Eréts israélien. Cela n’a pas été son cas et le poursuivra tout au long de sa vie. Manque d’oreille musicale ou influencé profondément par son grand père harédi, le Rav Tsvi Meltzer bogér Yeshivat Voljin. Le Jeune Szymon Perski fut dans son enfance un petit garçon profondément religieux. Cela lui passa très vite dès qu’il mit le pied sur le sol brûlant et magnétique de la terre promise. Il se débarrassa de ses frusques polonaises pour adopter le short kaki obligatoire et changea sa langue. D’un hébreu diasporique appris dans son école juive polonaise il adopta l’hébreu des Tsabar mais ne ressembla jamais à l’un d’entre eux, et en particulier à Moshé Dayan qui longtemps fut son modèle.

Shimon qui, de l’avis de ses maîtres, était un garçon surdoué, comprit vite que sa contribution à la construction de l’Etat d’Israël passerait par ses efforts à doter le pays des armes qui lui manquaient cruellement. Et là, il commit la grande erreur de sa vie qui se transforma en bénédiction pour l’Etat en construction ; il refusa de s’enrôler dans l’armée pour se consacrer par tous les moyens à se procurer des armes. Il y réussit au-delà de tout espoir ; de fusils mitrailleurs jusqu’au Kour de Dimona, en passant par les tanks et les avions, il permit à l’Etat juif de défaire ses ennemis. Shimon est sans conteste l’homme sauva le plus de vies israéliennes sans avoir tiré un coup de feu.

Dans un pays où la chose militaire et les actes de bravoure constituent le vrai marchepied pour le pouvoir il fut longtemps considéré comme le canard boiteux. Ce n’est pourtant pas sa faute s’il comprenait les choses plus vite que les autres et savait où se trouvent les priorités. Il regretta d’ailleurs plus tard d’avoir sauté la case uniforme.

Shimon, adulé par les puissants de ce monde pour de mauvaises raisons ou par incompréhension de la spécificité israélienne,  fut longtemps snobé par son peuple, également pour des mauvaises raisons.  Aujourd’hui, à la fin de sa route, Israël devra se mettre à la recherche d’un nouveau visionnaire de son calibre. Que sa mémoire soit une bénédiction pour le Klal Israël

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