dimanche 29 décembre 2013

Tous les juifs devraient pouvoir lire les sites en hébreu.


Voici un article que j'ai rédigé le 16 Mars 2011. Il n'a pas perdu de son actualité et me permet surtout d'introduire l'article qui va suivre.

La désinformation, l’information approximative ou tout simplement l’absence d’information sur les media et sites français, pour tout ce qui touche à Israël bat son plein. Le phénomène s’est amplifié ces derniers mois, et tout lecteur, qui, par commodité, ou parce qu’il ne maîtrise pas la langue anglaise ou l’hébreu est mal ou sous-informé. Ce n’est pas moi qui le dis; je l’entends tous les jours de toutes parts.

Les Radios juives sont de qualité fort inégale, quand elles n’épousent pas carrément les thèses de la gauche française. Le site Juif.org est un aspirateur à blogs sélectif et brouillon, Jerusalem Post en français, est une pale copie de son homonyme en anglais, Guysen fait de son mieux mais il reflète mal la sensibilité israélienne, alors qu’est ce qu’il reste ? 5 à 6 blogs ou sites en langue française: aschkel.info, Jss news… qui se donnent beaucoup de mal pour refléter la vie et l’actualité israélienne.

Pour s’immerger un tant soi peu dans le Moyen-Orient, il vaut mieux quelquefois consulter l’Orient-le-jour qui est un site libanais, écrit dans un français suranné, tel qu’on l’écrivait il y a cinquante ans. Parfois c’est rafraîchissant.

Peu de sites israéliens ont une version en anglais; et d’ailleurs cette version ne reproduit pas nécessairement les infos destinées au public israélien; comme si les centres d’intérêt des Israéliens n’étaient pas les mêmes que ceux des juifs qui vivent dans la Diaspora.

Alors, comme le dit si bien Amos Oz, sionistes de tous les pays apprenez l’hébreu parce que hors de la langue, pas grand chose n’unit les Israéliens et les juifs de Galout.

La question est de savoir quelle langue, et pour quel usage? Si c’est pour commander un Falafel, prendre un taxi et demander son chemin en Israël, pas la peine de vous casser la tête; un anglais scolaire, quelques mots en hébreu suffisent. Mais si, le matin ou en fin de journée vous voulez savoir ce qui s’est passé en Israël et connaître la vision israélienne sur ce qui se passe dans le monde, sans oublier les commentaires des lecteurs israéliens, fort prolixes et souvent pertinents, sur les articles parus ici et là, éin bréra ou éin manos (il n’y a pas le choix) il faut être en mesure de lire les articles parus dans les canards israéliens, et en lire plusieurs, parce que les sites/journaux israéliens sont souvent, mais pas toujours, orientés à gauche, et qu’il faut savoir faire son marché en navigant un peu partout sur le net.

Mission impossible, me direz-vous. Certainement, si vous ne faites aucun effort ou si, bien que maîtrisant à peu près l’hébreu parlé, ce qui est le cas de nombreux d’entre vous, et en particulier de ceux qui ont fréquenté les écoles juives ou qui ont passé une année en Israël, vous ne relevez pas la barre, en vous efforçant de rentrer tous les jours dans un site israélien et de lire, ne serait-ce que quelques lignes.

Par ailleurs, si vous êtes abonnés à Free, une chaîne israélienne vous tend les bras (614). Même si vous ne comprenez rien au début, habituez vous à la regarder tous les jours. Par un phénomène de capillarité, cela rentre; tous les Olim Hadachim, ou presque, vous le diront.

Toutes les organisations structurées en France: Consistoire, synagogues, centres d’études, mouvements de jeunesse, Bnei Brith, etc … devraient organiser des cours d’hébreu en se fixant pour objectif d’amener les élèves, quel que soit leur âge et leur niveau, à maîtriser l’information écrite, et non seulement à parler.

Les sites nana.co.il, walla.co.il, le Mahon Meir, et bien d’autres, permettent d’entrer dans la langue pour débutants, quels que soient les sujets qui vous intéressent: People, Kodesh, sports, Informations…

Quant à ceux qui connaissent un peu d’hébreu, ils devraient l’enseigner à ceux qui en savent moins qu’eux.

Pour ceux qui sont intéressés par les cours de kodesh; sachez que l’offre en hébreu est sans commune mesure avec ceux que vous pouvez trouver dans d’autres langues. J’ai découvert récemment que Rav Ouri Amos Cherki a donné 300 cours de 50 minutes chacun, tous disponibles en hébreu, sur le site du Mahon Meir, sur le seul livre du Kuzari, écrit il y a 900 ans par Yéhouda Halevi. Qui dit mieux? A signaler que la version du Kuzari en français (fort bien faite d’ailleurs) ne compte que 240 pages; mais vous pouvez vous accrocher pour y comprendre quelque chose.

Naïf, idéaliste invétéré, je sais ce que l’on me répondra. Et pourtant, il n’y a pas bien longtemps, les juifs parlaient plusieurs langues. Pas forcément pour le plaisir mais par nécessité. Faut-il considérer que la maîtrise de la seule langue du pays dans lequel on vit est suffisante? Aujourd’hui peut-être, mais demain , j’en doute fort. Les nuages, pas forcément radioactifs, mais noirs de menaces, commencent à obscurcir sérieusement le ciel. Il n’est pas possible d’en prendre conscience, d’anticiper les menaces concrètes, tant en Israël qu’en Occident, si on n’est pas bien informé. Or l’information passe nécessairement par les media, les sites et les commentateurs israéliens. Je parle des journalistes et des sites sérieux; pas ceux qui sont repris par Courrier International et Le Monde.
Il est vrai que pour en prendre vraiment conscience, il faut être en mesure de lire en hébreu; le serpent qui se mord la queue, en quelque sorte.

Donc, il y a lieu de rompre le cercle vicieux et vicié par les media français et d’arriver à se forger sa propre opinion, en se rendant régulièrement sur 5 à 7 sites israéliens, et éventuellement anglo-saxons.

Exemple récent: vous avez pu constater l’indigence de l’information sur l’arraisonnement du bâteau syrien transportant des armes à destination de Gaza. Le porte parole de Tsahal en donne la raison: les correspondants étrangers invités à visiter le bateau à Ashdod n’ont pas supporté la fouille par le Shabak qui prenait trop de temps à leur goût. Furieux, une trentaine de journalistes ont quitté le port d’Ashdod sans voir de leurs yeux les armes arraisonnées, les manuels d’utilisation écrits en perse, etc… Ces gens sont délicats et ne supportent pas de rester au soleil, malgré les sandwishs et boissons offerts par Tsahal. L’info, pourtant essentielle, sera occultée par les media occidentaux.

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