La focalisation sur les événements qui forment l’actualité
immédiate: aujourd’hui les négociations avec l’Iran, demain les
pourparlers israélo-palestiniens, après-demain qui sait quoi, masquent la ligne directrice d’Obama.
Celui-ci, depuis son discours au Caire prônant la grandeur passée, actuelle et
à venir de l’Islam et de ses bienfaits sur l’Humanité (on se demande encore lesquels)
suivi par sa génuflexion de vassal devant le roi d’Arabie-Saoudite, ont donné
le ton de la politique qu’il comptait mener durant son (ses) mandats. Les
commentateurs politiques obnubilés qu’ils sont par l’actualité chaude se
focalisent sur ce qu’ils nomment le désengagement des Etats-Unis du Proche et
Moyen-Orient, alors qu’il s’agit au contraire d’une ligne directrice claire et
ferme d’Obama qui consiste à soutenir les Etats islamistes et par voie de
conséquence de déstabiliser voire d’annihiler les Etats, Gouvernements et
autres entités politico-militaires qui s’éloignent trop à son goût du cap de
l’Islam tel que le conçoit Baraq Hussein Obama. Pour lui, le monde musulman
doit être conduit par la Charia; une Charia mâtinée d’un zeste de
démocratie et de de modernisme, raisonnablement en phase avec les préceptes
islamiques.
L’Egypte est le premier et meilleur exemple de la mise en
œuvre de la stratégie obamienne. Premier stade : débarquer Hosni Moubarak.
Non pas au profit des jeunes excités de la Place Tahir, inorganisés et doux
rêveurs, mais au profit des Frères Musulmans qui, Obama le sait, guettent dans
l’ombre pour s’emparer du pouvoir vacant. Un jour quelqu’un écrira quel fut le
rôle de la CIA pour débarquer Moubarak, voire pour organiser le soulèvement au
seul profit des Frères Musulmans, ce qui laisserait entendre que le soulèvement
du Caire ne fut pas si spontané que ça mais probablement orchestré par les
sbires des services secrets d’Obama. Second
temps, Morsi, un incompétent notoire, s’empare du pouvoir à l’immense
satisfaction d’Obama. Les Frères Musulmans d’Egypte et de leurs branche
gazaouite, le Hamas, bénéficient de toutes les largesses des Etats-Unis.
Troisième temps, les Egyptiens, comprenant rapidement que les Frères Musulmans
et leur pantin de Président entrainent le pays à sa perte, et à un radicalisme
religieux qui leur est étranger, permettent à l’armée de s’emparer du pouvoir.
Exit Morsi et ses Frères, et amère déception pour Obama, dont la stratégie
tombe à plat. Obama stoppe la manne américaine et, bien entendu, la Russie de Poutine
s’engouffre, obtenant même du nouveau pouvoir militaire en place toutes les
facilités pour construire un port militaire près d’Alexandrie, au lieu et
place du port de Tartous dans une Syrie
dangereusement déliquescente.
La Libye est un théâtre d’opérations mineur par rapport à
l’Egypte. Après des années d’errance Kadhafi s’est amendé, en livrant en 1999 à
la justice écossaise les agents des services secrets suspectés de l'attentat de
Lockerbie, en assouplissant considérablement la réglementation en matière
économique, et en se déclarant, après les attentats en Septembre 2001, adversaire
déclaré du terrorisme islamiste. Trop anti islamiste sans doute aux yeux d’Obama,
trop content de raccrocher les wagons sarkoziens qui visent à crédibiliser les opposants
fantoches de Kadhafi et à débarquer ce
dernier manu militari. Tripoli tombera en 2011, quant au sort réservé au
dictateur, vous le connaissez. Aujourd’hui c’est un pays qui n'a pas d'armée,
pas d'institution, pas de société civile pour garantir la paix, un pays qui est
mis en coupe réglée par les radicaux islamistes qui vont jusqu'à contrôler
Tripoli.
Coup double pour Obama : deux chefs d’Etat en phase
avec l’Occident out, l’islamisme radical, in.
L’usage immodéré du gaz par Assad donne des boutons à Obama ;
excellent prétexte pour débarquer l’immonde dictateur jugé trop libéral et insuffisamment
islamisé. Des combattants islamistes sunnites venant d'Irak ou du Liban,
associés à ceux de Jabhat Al-Nosra dont les liens avec al-Qaïda sont connus, sont
au cœur des combats contre le régime de Bachar al-Assad, sachant que de L’Armée
Syrienne de Libération est un fantoche, pure création des médias. Incontestablement Obama estime que les opposants
au régime d’Assad sont plus cacher que lui pour diriger la Syrie. D’où le « te
bombarde, demain ou après-demain ». Assad et, surtout Obama, qui aime à débarquer les dirigeants qui lui déplaisent mais
déteste faire la guerre, sont in extremis sauvés par Poutine. Partie remise
pour Obama de voir fleurir un régime islamiste modéré (comme si les deux termes
étaient compatibles) en Syrie, voire au Liban.
Que dire de l’Iran et la tendresse d’Obama pour ce
Régime islamique qui, à son goût, a été assez ostracisé
par l’Occident, et depuis tant d’années.
Le 29 Septembre 2013 Barak
Obama devant l’Assemblée Génerale de l’ONU déclare : “the Supreme Leader
has issued a fatwa against the development of nuclear weapons”.
Traduction et commentaire: le « Suprême Leader, le Fuhrer en
quelque sorte » - entendez par là L’Ayatollah Ali Khamenei a institué une fatwa, une loi
religieuse musulmane, qui s’oppose au développement des armes nucléaires, à partir de là, pourquoi chercher aux Iraniens
des poux dans la tête ? Une fatwa
émise par le « Suprême Leader » (sympa et combien respectueux de la
part d’Obama de qualifier ainsi un chef de bande enturbanné) est nécessaire et
aussi amplement suffisant pour ne pas douter de la volonté pacifique de l’Iran,
sinon gare au sacrilège contre l'Islam. Il est tout de même
étonnant qu’un Président des Etats-Unis fonde sa politique en se basant sur une
Fatwa, et qui plus est, devant l’Assemblée
Générale de l’ONU. Adieu les faits, adieu le bon sens, adieu le jugement des
experts ! Non ce qui compte c’est la Fatwa de Khamenei.
Et le plus drôle dans cette affaire c’est que cette fatwa n’a
jamais existé. L’Institut Memri s’est livré à des recherches approfondies pour
dénicher les traces de cette fameuse fatwa. Nada, rien, et dire que les
Services des Etats-Unis d’Amérique ont laissé leur Président annoncer une telle
contre vérité. Un Hoax, quoi !! Une
fatwa imaginaire constitue le socle de la politique américaine et les
fondements du document indigne qui devait être signé à Genève.
Quant aux Palestiniens, il suffit d’écouter la voix de son maître,
lire John Kerry au parfait brushing, menaçant Israël d’une nouvelle Intifada s’il
ne cédait à tous les désidératas de la bande à Abbas. Cette seule interview
démontre mieux qu’un long discours argumenté où va la préférence de l’Administration
américaine.
Ce court panorama illustre l’engagement ferme d’Obama envers tous les
pays arabes et musulmans de la région au détriment d’Israël. Et dire que les journalistes le qualifient de désengagement des Etats-Unis du Moyen-Orient !
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