vendredi 28 juin 2013

Interdiction aux hommes de porter une montre à leur poignet

Le commandement Lo iylbash, qui peut se traduire littéralement par « ne pas porter (un vêtement) » fait partie des mitsvot négatives mentionnées dans la Torah. Il s’applique à la fois aux hommes qui s’habillent en femme et/ou qui portent des signes ou des bijoux distinctifs attribués généralement au sexe féminin, et aux femmes qui imitent les hommes dans leur habillement ou par leur comportement. Il s’agit d’un Commandement pris très au sérieux non seulement par les juifs religieux mais aussi par les juifs traditionalistes qui répugnent aux emprunts vestimentaires d’un sexe par l’autre. Ce commandement bien évidemment a été largement  disséqué par les décisionnaires car il n’est pas évident de savoir où commencent et ou se terminent les signes distinctifs qui caractérisent un sexe ou l’autre. 

Je ne me serais pas intéressé à ce point de Halakha (Loi juive) si je n’étais pas tombé sur un article publié par le site Kikar hashabath dans lequel un décisionnaire éminemment respectable, abondamment sollicité par une foule de gens  qui demandent sa bénédiction et ses conseils n’avait pas clairement innové en la matière. Le Rav a coutume de demander à ces solliciteurs en échange de sa bénédiction de parfaire tel ou tel point dans leur comportement ou dans leur aspect ; ce qui est normal et légitime. Cette fois il a insisté sur l’interdiction pour les hommes de porter une montre à leur poignet. Cette interdiction rentrerait selon lui dans le cadre de « ne pas porter ». Il justifie sa position par le fait que d’autres éminents décisionnaires avant lui ne portaient pas de montre au poignet et que lui-même a cessé d’en porter une lorsqu’il a appris que ses illustres prédécesseurs n’en portaient pas.

Cette demande singulière me pose deux problèmes :

D’abord je ne vois pas en quoi une montre portée au poignet par un homme puisse s’assimiler de près ou de loin à un bijou féminin et entrer dans le champ de la coquetterie féminine. S’il s’agit d’une montre de grande valeur destinée à marquer le statut social de son possesseur, il s’agirait d’un autre type de dérive liée au show off .

Mais surtout je suis choqué par la futilité de cette prescription par les temps qui courent. N’y a-t-il pas d’autres recommandations plus urgentes et plus importantes à faire à ses semblables dans un monde rempli de déviations et de périls. Comment un grand d’Israël peut s’attacher à demander aux Juifs qui viennent le voir de ne plus porter de montre à leur poignet, alors que le Moyen-Orient brûle, qu’Israël est menacé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontière? Comment peuvent réagir les israéliens non-observants à ces interprétations de la Loi juive ? Quel crédit accorder aux décisionnaires de notre génération quand ils  se préoccupent de shtouïot, comprendre bêtises ?

Si cet article avait paru dans Haaretz, soucieux de décrédibiliser systématiquement le monde religieux, je n’y aurais pas  attaché de l’importance mais il figure sur un site « casher » consultable par tous. 

Triste !!

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