dimanche 17 février 2013

Quelle est la seule religion monothéiste ?


Rav Ouri Cherki  pose assez couramment une question à ses élèves : Quel est la seule religion monothéiste de la planète ?  Et d’y répondre : c’est évidemment  l’Islam ! J’en connais que cette affirmation va faire sursauter. Et pourtant, selon nos Sages, le Christianisme ne peut arguer de son monothéisme dans la mesure où le dogme de la Sainte Trinité est central dans sa croyance, et qu’accessoirement les représentations graphiques à deux ou trois dimensions font partie de sa culture. Et le judaïsme, me direz-vous, n’est-il  pas la quintessence de la religion monothéiste ?  Il pourrait l’être à condition que l’on estime que le Judaïsme est une religion. Or le Judaïsme est bien autre chose, et plus que ça.

 La vocation d’une religion est d’être une structure ouverte à tout un chacun qui souhaite en faire partie ; l’Islam y excelle de par la facilité à y adhérer. Il suffit de souscrire à un dogme, simple à formuler et simple à comprendre,  et vous voilà faisant partie de la religion des soumis à d’Allah, et qui plus est, pour l’éternité, car il n’y a pas de retour en arrière possible. L’adhésion au Christianisme est à peine plus difficile. L’adhésion au Judaïsme suppose que l’on éprouve le désir de  faire partie d’un Peuple qui parle une langue qui lui est propre et qui dispose d’une terre/Patrie. Au-delà de ça et en prime,   les Juifs  partagent une espérance et sont investis d’une mission. L’espérance dérive du postulat que ce monde-ci est imparfait ; donc, que le meilleur est à venir, et la mission, consiste à prier pour les Nations dans l’espoir de les voir se bonifier en adoptant certaines règles, sans pour autant les faire adhérer au Judaïsme. 

Le Judaïsme comporte bien entendu  un corpus législatif fait d’injonctions et d’interdits, et, parmi elles, la croyance en un D.ieu Un est centrale et incontournable. De là  à la réduire à une religion, il y a un pas à ne pas franchir.

La question Dat o Léoum, à savoir religion ou peuple a interpellé pendant des siècles. Il est clair que, pour reprendre le sous titre du « Kouzari » écrit par Yéhouda Halévi au XII e siècle : « Apologie de la religion méprisée » ou selon certains : « Le Livre de l’argument et de la preuve pour faire triompher la religion méprisée » laisse à croire que le Judaïsme serait une religion, et pourtant, aussitôt son ouvrage achevé, Yéhouda Halévi  s’arrache de sa terre natale, l’Espagne, et,  bravant tous les dangers part pour Sion, où d’ailleurs il n’arrivera pas. Son constat étant  que ni en Orient ni en Occident, il n’existe pour son peuple un lieu d’espoir en qui l’on puisse se fier ( HaYim Schirmann : « la poésie hébraïque en Espagne et en Provence). Autrement dit, on peut développer mille arguments pour justifier de la justesse de la religion méprisée, comme le fait Yéhouda Halévi dans son livre (que je vous conseille vivement), les composantes Peuple et Terre, sont primordiales, même pour un rabbin né au XI e siècle qui n’avait aucun espoir de voir naître la Patrie du Peuple juif de son vivant.

Alors que dire aujourd’hui alors que la Patrie du peuple juif existe bel et bien,  et qu’une grande partie de ce même peuple ne suit pas les Commandements, ni ne parle la langue ? Simplement que ces Juifs, partout où ils vivent (à part quelques exceptions négligeables et à négliger) sont viscéralement liés à la Terre et à leur Peuple.

Cela explique pourquoi  l’Islam, et le Catholicisme, dans une moindre mesure aujourd’hui, religions ouvertes et cosmopolites, ne se soucient ni de pays, ni de patries. Leur vocation universaliste ; voire impérialiste pour ce qui est de l’Islam ont les frontières en horreur.  La transfrontaliarité  est une nécessité vitale à leur expansion planétaire. D’où le redoublement de haine vis-à-vis d’Israël, seul bastion réfractaire dont les frontières sont par définition hermétiques au prêche de religions qui n’ont rien à leur apprendre puisqu’elles sont précisément issues du Judaïsme. D’où aussi l’acharnement de l’Islam à gommer de la carte du temps et de l’espace cette minuscule tâche bleue-blanc dans l’océan du vert islamique qui s'étend chaque jour en Occident.

Enfin, Maïmonide rapporte que la seule religion avec qui le dialogue pour les Juifs est impossible c’est précisément l’Islam et non le Catholicisme, car si les seconds reconnaissent la Torah d’Israél, les premiers la récusent.

Cet article fait suite au précédent où, à la réflexion j’ai omis une chose importante : pourquoi  les Philistins, à l’instar des Cananéens, des Égyptiens et des ismaélites, n’intentent pas un procès aux Hébreux devant la juridiction d’Alexandre de Macédoine ? La réponse est simple : parce qu’il n’y a aucun verset de la Torah sur lequel ils puissent s’appuyer pour justifier de leurs prétentions sur la Terre sainte. Comme quoi, le Talmud nous enseigne des choses, même par omission.  




1 commentaire:

  1. L'islam en plus d'être strictement monothéiste est la seule religion agréé du Créateur Allah tout puissant ! En dehors de l'islam il n'y a pas d'autre religion divine.

    RépondreSupprimer

 Et si on profitait de cette accalmie de roquettes pour parler des Harédim. Pardon, de certaines mouvances hassidiques, pour qui, la néglige...