Rav Ouri Cherki pose
assez couramment une question à ses élèves : Quel est la seule religion
monothéiste de la planète ? Et d’y
répondre : c’est évidemment l’Islam ! J’en connais que cette
affirmation va faire sursauter. Et pourtant, selon nos Sages, le Christianisme
ne peut arguer de son monothéisme dans la mesure où le dogme de la Sainte
Trinité est central dans sa croyance, et qu’accessoirement les représentations
graphiques à deux ou trois dimensions font partie de sa culture. Et le
judaïsme, me direz-vous, n’est-il pas la
quintessence de la religion monothéiste ?
Il pourrait l’être à condition que l’on estime que le Judaïsme est une
religion. Or le Judaïsme est bien autre chose, et plus que ça.
La vocation d’une
religion est d’être une structure ouverte à tout un chacun qui souhaite en
faire partie ; l’Islam y excelle de par la facilité à y adhérer. Il suffit
de souscrire à un dogme, simple à formuler et simple à comprendre, et vous voilà faisant partie de la religion
des soumis à d’Allah, et qui plus est, pour l’éternité, car il n’y a pas de
retour en arrière possible. L’adhésion au Christianisme est à peine plus
difficile. L’adhésion au Judaïsme suppose que l’on éprouve le désir de faire partie d’un Peuple qui parle une langue
qui lui est propre et qui dispose d’une terre/Patrie. Au-delà de ça et en prime, les
Juifs partagent une espérance et sont investis d’une mission. L’espérance dérive du postulat que ce monde-ci est
imparfait ; donc, que le meilleur est à venir, et la mission, consiste à
prier pour les Nations dans l’espoir de les voir se bonifier en adoptant
certaines règles, sans pour autant les faire adhérer au Judaïsme.
Le Judaïsme comporte bien entendu un corpus législatif fait d’injonctions et
d’interdits, et, parmi elles, la croyance en un D.ieu Un est centrale et
incontournable. De là à la réduire à une
religion, il y a un pas à ne pas franchir.
La question Dat o
Léoum, à savoir religion ou peuple a interpellé pendant des siècles. Il est
clair que, pour reprendre le sous titre du « Kouzari » écrit par
Yéhouda Halévi au XII e siècle : « Apologie de la religion
méprisée » ou selon certains : « Le Livre de l’argument et de la
preuve pour faire triompher la religion méprisée » laisse à croire que le
Judaïsme serait une religion, et pourtant, aussitôt son ouvrage achevé, Yéhouda
Halévi s’arrache de sa terre natale,
l’Espagne, et, bravant tous les dangers part
pour Sion, où d’ailleurs il n’arrivera pas. Son constat étant que ni en Orient ni en Occident, il n’existe
pour son peuple un lieu d’espoir en qui l’on puisse se fier ( HaYim
Schirmann : « la poésie hébraïque en Espagne et en Provence). Autrement
dit, on peut développer mille arguments pour justifier de la justesse de la
religion méprisée, comme le fait Yéhouda Halévi dans son livre (que je vous
conseille vivement), les composantes Peuple et Terre, sont primordiales, même
pour un rabbin né au XI e siècle qui n’avait aucun espoir de voir naître la
Patrie du Peuple juif de son vivant.
Alors que dire aujourd’hui alors que la Patrie du peuple
juif existe bel et bien, et qu’une
grande partie de ce même peuple ne suit pas les Commandements, ni ne parle la
langue ? Simplement que ces Juifs, partout où ils vivent (à part quelques
exceptions négligeables et à négliger) sont viscéralement liés à la Terre et à
leur Peuple.
Cela explique pourquoi
l’Islam, et le Catholicisme, dans une moindre mesure aujourd’hui, religions
ouvertes et cosmopolites, ne se soucient ni de pays, ni de patries. Leur vocation
universaliste ; voire impérialiste pour ce qui est de l’Islam ont les
frontières en horreur. La transfrontaliarité est une nécessité vitale à leur expansion
planétaire. D’où le redoublement de haine vis-à-vis d’Israël, seul bastion
réfractaire dont les frontières sont par définition hermétiques au prêche de
religions qui n’ont rien à leur apprendre puisqu’elles sont précisément issues
du Judaïsme. D’où aussi l’acharnement de l’Islam à gommer de la carte du temps
et de l’espace cette minuscule tâche bleue-blanc dans l’océan du vert
islamique qui s'étend chaque jour en Occident.
Enfin, Maïmonide rapporte que la seule religion avec qui le
dialogue pour les Juifs est impossible c’est précisément l’Islam et non le Catholicisme,
car si les seconds reconnaissent la Torah d’Israél, les premiers la récusent.
Cet article fait suite au précédent où, à la réflexion j’ai
omis une chose importante : pourquoi les Philistins, à l’instar des Cananéens, des Égyptiens et des ismaélites, n’intentent pas un procès aux Hébreux devant la
juridiction d’Alexandre de Macédoine ? La réponse est simple : parce
qu’il n’y a aucun verset de la Torah sur lequel ils puissent s’appuyer pour
justifier de leurs prétentions sur la Terre sainte. Comme quoi, le Talmud nous
enseigne des choses, même par omission.
L'islam en plus d'être strictement monothéiste est la seule religion agréé du Créateur Allah tout puissant ! En dehors de l'islam il n'y a pas d'autre religion divine.
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