Ce qu’il y de bien avec la technologie moderne c’est qu’à
partir de son fauteuil, dans son salon douillet, il est possible de suivre
aussi bien le journal télévisé d’Antenne 2 (ou, de la Première chaîne, au
choix) que la chaîne d’information israélienne, pour peu que l’on ait payé 4
Euros par mois à Free et, que l’on comprenne l’hébreu. On y découvre que les
préoccupations de la France et d’Israël ne sont pas tout à fait les mêmes.
Ainsi, j’ai pu constater que pendant que les habitants d’Israël,
surtout ceux du nord-Néguev, recevaient des projectiles sur la tête, en France,
la guerre fratricide Copé-Fillon à l’UMP battait son plein. Après la guerre,
Israël doit faire face à aux velléités de reconnaissance par l’ONU, des Palestiniens
- pas les Gazzaouis de l’ouest, lanceurs de bombes mais les Olpistes de l’est,
terroristes idéologiques - lourdes de sens et de conséquences pour l’Etat
hébreu. Pendant ce temps là, l’UMP est menacé de scission et des parfums de référendum
menacent l’intégrité de la coalition. Pendant que les deux leaders français continuent
à s’écharper et que les militants menacent d’en découdre, Israël prépare le
second et sans doute le troisième round contre le Hezbollah au nord et l’Iran à
l’est, qui la menace de destruction totale.
Malgré ces événements dramatiques qui secouent chacun des
deux pays, « the show must go on » comme l’on dit au pays de Baraq
Hussein : il faut investir, produire, travailler et consommer. Aussitôt tus les missiles et les sirènes, de
nouvelles entreprises High-tech s’implantent en Israël et Publicis investit de
plus belle en Israël, mais aussi en Palestine par une prise de participation
dans l’Agence de publicité palestinienne Zoom Advertising, basée à
Ramallah, filiale de Massar International. Pendant ce temps là, en France, le
Ministre du Redressement productif (terme stalinien, s’il en est), Arnaud Montebourg,
redresse, comme le veut sa fonction, les
hauts-fourneaux et la sidérurgie
française, en déclarant que Mittal (qui fournit du travail à quelques 20.000
français), n’est plus le bienvenu en France. Qu’à cela ne tienne, le Maire de
Londres, Boris Johnson, déclare aussitôt qu’à Londres, on se ferait un plaisir
d’accueillir les investisseurs et chefs d’entreprise que la France veut
chasser. Je gage aussi que Mittal serait aussi le bienvenu à Tel-Aviv.
Mon neveu qui fréquente un collège à Sderot ; vous
savez cette ville qui a la mauvaise idée de lécher carrément la bande de Gaza
et à recevoir en avant première ses
bombes, a obtenu de très bons résultats en maths et en anglais. S’il avait été
scolarisé en France, on se serait contenté de lui donner une bonne note et à
lui proposer une chaise au fond de la classe où il se serait ennuyé ferme jusqu’à
son Bac. A Sderot on lui a proposé quatre heures d’études supplémentaires par
semaine dans ces deux matières.
Et voilà, chaque pays a ses propres soucis. Ce soir j’apprendrai
sans doute sur Antenne 2 que Fillon et Copé ont trouvé un nouveau stratagème
pour embêter l’autre, et qu’un hérisson a traversé la Nationale 20 où il a été
proprement ratatiné.
Cela n’empêche pas la France à être est le premier pays occidental à
soutenir l’initiative de Mahmoud Abbas afin que la Palestine accède au statut
d’État non membre observateur à l’ONU. Comme quoi il y a encore des domaines où
la réactivité de la France est supérieure
à celui de ses voisins ; surtout quand il s’agit d’emmerder Israël.
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