mercredi 10 octobre 2012

Juifs de France, indignez-vous, ne vous laissez pas héberger.


Dès 1940 les arrestations se multiplient tant en zone libre qu'en zone occupée. Des camps dits d’ « internement » qui servent d’antichambre pour les camps d’extermination allemands se multiplient en France, tels Pithiviers qui héberge des milliers d’enfants juifs, séparés de leurs parents. En Savoie, les individus arrêtés seront d'abord conduits au commissariat de leur quartier ou à la gendarmerie de la localité. Un camion automobile les transportera ensuite au Centre Régional d' hébergement.

Le 10 Septembre à 18h 53 le couperet tombe en l’espèce d’une dépêche de presse : l’AFP qui est l’agence de presse officielle de la France nous apprend que la France héberge entre 350.000 et 500.00 juifs. Il ne s’agit pas, vous l’avez compris, de 1940 ou 41 mais bien de 2012.

Plus de 70 ans ont passé mais la terminologie n’a pas changé : les Juifs sont hébergés en France. Lire, provisoirement, et bien entendu, gratuitement, car telle est la définition de l’hébergement.   

Dreuz.info qui est un site ami, nous parle d’un lapsus. Il a tort. Cela n’a rien d’un lapsus linguae mais d’un réflexe conditionné depuis la nuit des temps dans ce beau pays, qui est de considérer  les Juifs comme des gens de passage, des espèces de Roms, de Tsiganes, des Untermenschen, qui ne sont tolérés qu’à titre provisoire. Et c’est pour cela qu’on les héberge.

L’AFP ne présente pas ses excuses aux Juifs hébergés ; tout au plus elle admet qu’il s’agit d’une formule erronée et inappropriée. C’est quoi alors la formule exacte et appropriée, tolérés, subis, incrustés ?

« Nous ne pouvons pas héberger en France toute la misère du monde » déclarait jadis Michel Rocard. Je n’ai pas le sentiment qu’il pensait spécifiquement aux Juifs.

 Le dernier prix Nobel de physique, Serge Haroche, est-il aussi un hébergé ? Il semble que oui. En effet « le prix Nobel de physique 2012 a bel et bien été attribué à un marocain de confession juive ayant acquis la nationalité française du fait de sa résidence sur le territoire français », nous dit leral.net  qui surenchérit : « Aussi, il est légitime d’affirmer que le Maroc vient d’être honoré. Un enfant du pays s’est vu décerné la plus haute distinction scientifique, à savoir le Prix Nobel ». Un vrai marocain et un français hébergé (qui est arrivé en France à l’âge de 12 ans, donc qui y a fait toutes ses études) s’est donc vu discerner le prix Nobel. CQFD. Personne, à ma connaissance, n’a écrit que Robert Lefkowitz prix Nobel de chimie descend de parents juifs en provenance de Pologne ou de Biélorussie, que sais-je. Il s’agit d’un scientifique américain, full stop.

Second volet de mon coup de gueule : si les juifs - moins de 1 % de la population française - sont hébergés  en France, qu’en est-il des autres minorités ethniques et/ou religieuses qui ont allègrement dépassé les 10% de la population ? La réponse est limpide : ceux là ne sont pas hébergés provisoirement mais installés durablement, voire définitivement. L’AFP n’emploierait jamais le verbe « héberger » à leur égard, car là, il serait vraiment inapproprié et erroné.

Que voulez vous, les Juifs ont toujours été de passage, ils payent leurs impôts, contribuent à la grandeur du pays dans lequel ils vivent et puis, un beau jour ils partent ailleurs ou, sont expulsés. Les autres, pour la plupart, abusent profitent, exploitent, et quelque fois font bien pire, mais, ils s'incrustent.

1 commentaire:

  1. Suite à l’article sur les « Juifs hébergés en France », mon ami, le Rabbin des Bois, m’a rappelé une phrase prononcée par l’ancien Premier ministre Raymond BARRE après l'attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris. Raymond BARRE s’est déclaré "plein d'indignation" à l'égard de cet attentat "odieux" "qui voulait frapper les israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic. Don’t act !

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 Et si on profitait de cette accalmie de roquettes pour parler des Harédim. Pardon, de certaines mouvances hassidiques, pour qui, la néglige...