Sponsor du
prix de l’Arc de Triomphe, l’émirat du Qatar accueille le public de l’hippodrome
de Longchamp le 7 Octobre sous une grande tente bédouine. Le Tout-Paris s’y
engouffre. Les hôtesses élégamment habillées d’un Niqab proposent des spécialités locales. Le Niqab
est interdit me semble t-il en France. Pensez-vous que le moindre procès verbal
ait été dressé par les policiers ? Le Qatar injecte 50 Millions d’Euros dans
les banlieues défavorisées, sans doute pour offrir des pains au chocolat et
surtout des croissants de lune à tous les enfants qui n’en mangent pas pendant
le Ramadan. Merci le Qatar.
La France récompense
dignement le Qatar en le faisant entrer dans la Francophonie. Normal : Hôtesses
en Niqab au prix de Arc de Triomphe +
croissants gratos dans les banlieues + sauvetage du club de foot parisien, c’est
bien là le signe que cet émirat aime la France,
y investit et s’investit dans tout ce qui est francophone en francoarabe. Peu importe
qu’à part les interprètes du Prince et quelques prolétaires de seconde zone
venant d’Afrique du Nord, personne n’y
parle le français, le Qatar est indubitablement francofric et francophile ;
et à ce titre mérite son rang de membre permanent de l’Organisation
internationale de la francophonie (OIF) comme le Liban, l’Egypte l’Arménie, l’Albanie,
la Macédoine, la Moldavie, et j’en
passe.
Alors, dans
mes délires nombreux et variés, une idée a germé ; pourquoi ne pas
intégrer la Palestine dans l’OIF lors du prochain sommet de l’Organisation, qui
pourra se tenir à Gaza ou dans quelque ville de la Cisjordanie, comme Bethléem ou Naplouse?
En cherchant
bien on trouve quelques écrivains palestiniens qui écrivent en français (Layla
Nabulsi, Ibrahim Souss, Elias
Sanbar …). L’épouse du non-regretté Yasser Arafat, Souha, ainsi que leur fille,
vivent en France. Leila Shahid, la passionaria de la cause palestinienne et
cousine d’Arafat parle parfaitement français, et enfin, Arafat est décédé en terre
de France, ce qui confère à celle-ci des devoirs envers lui et sa famille. Tout cela milite en faveur de la candidature
de la Palestine à la Francophonie; sachant qu’on pourrait en dire autant pour
la Syrie ou l’Iran, où les francophones ne manquent pas, surtout parmi les octogénaires qui ont jadis
fréquenté le Quartier Latin.
Si cela ne
suffisait pas, il faudrait rajouter l’adhésion largement partagée par les
Français à la cause palestinienne, qui va de pair avec la détestation d’Israël et des Juifs.
J’ai souvenir du voyage de Jacques Chirac en Israël en 1996. Chirac refuse de
se rendre à la Knesset, à Jérusalem il s’indigne de l’agressivité de la
sécurité israélienne à l’égard de la population palestinienne et enfin, pris d’une
grosse colère il empoigne le chef de la sécurité israélienne et lui lance :
Qu’est-ce qu’il y a encore comme problème ? "Je commence à en avoir assez ! What
do you want? Do you want me to take my plane? To go back to my
country? To go back to France? Is that what you want?"
La Syrie et
l’Iran ne sont pas vraiment appropriées pour y organiser l’année prochaine le XVe
sommet de la Francophonie, mais Gaza dispose, contrairement à ce que les gens
croient, des infrastructures pour réunir tous ce braves francophones et, si
cela ne suffisait pas on pourrait y envoyer un paquebot qui fera à la fois
office de protestation contre l’occupation israélienne et de salle de congrès.
Israël, qui comporte des centaines de milliers de
francophones, sans compter les détenteurs de la double nationalité
franco-israélienne, n’est pas prêt de faire partie de la Francophonie
officielle et, quelque part c’est tant mieux.
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