Pour écrire un bon roman il faut quelque fois prendre certaines
libertés avec l’Histoire. C’est ce que fait Michael Chabon avec son bouquin « Le club des policiers Yiddish ». Il envisage une situation, sommes toutes
assez plausible, où Israël en 1948 perd sa guerre contre les Arabes; l’Etat
hébreu n’aura vécu que 3 mois. Que faire alors des millions de réfugiés qui
affluent d’Europe centrale, faute de terre promise pour les accueillir ?
Réponse: les installer provisoirement ailleurs. Dans les îles de la zone côtière du
sud-est de l’Alaska nous propose Chabon ; Why not ? Faute de lait et
de miel ils auront droit aux grizzlis, et leurs voisins seront les esquimaux Tlingits;
ce qui, sommes toutes, vaut mieux que les Arabes arriérés qui continueront à s’ébattre
dans les marécages à malaria, qu’ils n’ont ni les capacités, ni l’envie d’assainir.
Sale temps pour les Juifs et gros casse-tête pour les policiers Yiddish - car l’Yddish est devenu la langue couramment parlée dans ces îles du bout du monde - qui doivent résoudre les problèmes complexes pour lesquels ils sont maigrement payés.
Licence littéraire, me direz-vous, politique fiction, paranoïa juive ashkénaze ? Qu’importe, Chabon nous propose un bouquin magistral qu’il ne faut surtout pas lire comme un vulgaire polar mais comme une réflexion messianique hautement inspirée bien qu'iconoclaste.
Le club des policiers Yiddish m’offre l’opportunité d’imaginer
un scénario analogue. L’Etat d’Israël perd la guerre contre l’Iran qui, avec quelques missiles nucléaires Shahab rase la Kirya
(centre de Commandement militaire) de Tel-Aviv, trois centrales électriques, les deux
ports d’Israël, l’Institut Weizmann, l’Université de Tel-Aviv ainsi que le
Technion de Haïffa, plus quelques villes où sont concentrées les industries
High-tech du pays. Cette liste, non exhaustive, n’est pas de moi, elle est
envisagée par un Monsieur autrement plus
compétent en la personne de l’Ancien ministre Ephraïm Sneh dont je vous
recommande vivement la lecture de son dernier article)
Je ne peux imaginer un exode massif des Israéliens vaincus
vers l’Alaska ; ce serait faire injure à l’imagination de Michael Chabon. Je
me dois donc de trouver soit un lieu de refuge alternatif pour les survivants
de l’holocauste - en Chine, dans la province Yunan, par exemple -, soit une
solution pour que ce scénario apocalyptique ne se produise point.
Or de tous côtés on me serine que, d’une part, Israël ne dispose pas de l’arsenal
militaire conventionnel pour stopper provisoirement ou définitivement, la
montée en puissance nucléaire de l’Iran et que, d’autre part, le Mahdi Obama
(prophète musulman caché) ne lèvera jamais le petit doigt pour assister militairement
Israël. Il aurait plutôt tendance, comme les empereurs romains, à baisser le pouce pour condamner à mort le
gladiateur tombé à terre. Inextricable, me direz-vous ! Peut être pas.
Il est dit dans les textes : Hakam léorgekha hashkém léorgo. Si quelqu’un , et à fortiori une
puissance nucléaire haineuse qui veut te supprimer de la carte du temps et de l’espace, s’apprête à le faire, il faut le devancer en le prenant de vitesse. En 1967, Israël
a pris les devants et bien lui en a pris ; en 1973, alors que la date et
le lieu de l’offensive arabe étaient parfaitement connus des dirigeants
israéliens, elle n’a pas pris l’initiative ce qui a valu à Israël d’innombrables
pertes humaines qui auraient pu être évitées.
Le Président Harry Truman voulant épargner des millions de vies de
soldats américains a stoppé net la seconde guerre mondiale au japon, en
faisant ce qu’il a fait. Et alors me direz-vous, le cas ne peut s’appliquer à
Israël puisque celui-ci ne dispose pas des moyens dont disposait Truman en 1945 ;
N’est-il pas répété jusqu’à l’écœurement qu’"Israël ne serait pas le premier à introduire
l’arme nucléaire au Moyen-Orient".
Admettons, mais la question demeure : vaut-il mieux
recevoir des missiles nucléaires Shahab sur les endroits mentionnés plus haut, avec les conséquences que l’on peut aisément imaginer, ou, anticiper l’offensive
nucléaire iranienne en faisant appel à des armes non-conventionnelles qui … n’existent
pas.
Ce cas de figure, purement théorique, aura deux conséquences :
primo, Israël sera mis définitivement au ban des nations - mais très sincèrement,
ne l’est-il pas déjà aujourd’hui, secundo, sa détermination à survivre inspirera
une telle peur à ses ennemis que les tentatives de destruction de l’Etat
juif cesseront, pour un temps du moins.
En attendant ces cas de figure hypothétiques je ne peux que
relayer la juste demande du Rav Ovadia Yosef à ce que chaque juif prie avec ferveur lors des Jours Redoutables, où sont scellés les destins
des nations, pour la destruction totale et définitive des ennemis d’Israël qui
sont clairement, selon lui, le Hezbollah et les dirigeants iraniens.
Je ne peux m’empêcher aussi d’avoir une pensée pour
Ben-Gourion , l’artisan de l’armement non-conventionnel imaginaire de l’Etat d’Israël ;
comment aurait-il agi en ces jours redoutables où, comme le dit Michael Chabon : " il ne
fait pas bon d’être un juif"
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