mercredi 14 décembre 2011

On considère que l’adhésion de la Palestine à l’UNESCO est un pis-aller à son adhésion à l’ONU ; et l’on a tort




Cette fois ça y est : le drapeau de la Palestine flotte fièrement au vent d’hiver à Paris, tout en haut du siège de l’UNESCO. Lors de sa visite à Paris pour célébrer cet événement exceptionnel, Mahmoud Abbas est reçu par Nicolas Sarkozy et convie au Meurice – le petit hôtel de la Capitale où il est descendu ; il aurait tort de se gêner, ce n’est pas lui qui paye la note  - François Hollande ; on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait. C’est pépé l’indigné Stephane Hessel qui est bien content et qui l’annonce à qui veut l’entendre.

On a tendance à considérer que cette adhésion à l’UNESCO constitue un pis-aller à l’adhésion de la Palestine à l’ONU et l’on a tort. Bien au contraire, la Palestine, sans tirer un coup de feu, va s’approprier l’histoire et la mémoire de l’humanité en s’octroyant les lieux saints juifs et les apporter sur un plateau d’argent au monde entier en les inscrivant au patrimoine mondial de l’humanité sous le label « made in Palestine ».

A leur place commencerai par Béthléem, qui, entre nous, s’écrit Béit Lé’hém  avec un Hét soit la Jota espagnole, et qui signifie en hébreu : la « maison du pain ». Ce choix comporte plusieurs avantages.

Le premier consiste à gommer de la mémoire collective la ville qui abrite le tombeau de Rachel et où, selon le prophète Samuel, David est né et fut couronné.

Exit Rachel et David,  Béit Lé’hém devient la ville où est né Jésus de Nazareth. Pour tenter de lier la dénomination hébraïque de la ville « maison du pain » à Jésus, Bernard de Clairvaux au XI e siècle trouve une astuce : Jésus né à  Béit Lé’hém est en fait « le pain vivant descendu du ciel ». Peu importe que personne ne s’accorde sur le lieu de naissance de Jésus de Nazareth, que bon nombre de chercheurs situent précisément à Nazareth, où il passa son enfance, la grotte de la nativité ainsi que la basilique du même nom s’y trouvent bel et bien.

Mahmoud Abbas intègre ce lieu dans la Palestine historique et l’offre à la chrétienneté   reconnaissante en tant que patrimoine mondial de l’humanité ; Jésus devenant ainsi le Palestinien le plus fameux. Cela est d’autant plus facile que Béit Lé’hém n’abrite aucun lieu de culte musulman de renom.

Ce tour de passe-passe permet aux Palestiniens de s’approprier une ville qui attesterait de la présence palestinienne en Cisjordanie depuis deux mille ans. Allez après ça dénier aux Palestiniens le plein droit de s’approprier la Cisjordanie.

Le discours que prononce Mahmoud Abbas à l’ONU ne laisse d’ailleurs aucune place à l’ambigüité : « Je viens devant vous aujourd’hui de la Terre Sainte, la terre de Palestine, la terre du divin message, de l’ascension du Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) et de la ville natale de Jésus Christ (que la paix soit sur lui), pour parler au nom du peuple palestinien qui vit dans sa patrie ou en diaspora » déclame Mahmoud Abbas à tous les Etats de la planète assemblés à l’ONU.

D’où vient Mahmoud Abbas avant de se rendre à l’ONU ? Il vient de la Terre Sainte et plus précisément de l’endroit précis où Muhammad est monté au ciel – lire l’esplanade du Temple à Jérusalem – et, de la ville natale de Jésus Christ – lire  Béit Lé’hém, situé à quelques 10 kilomètres de Jérusalem -.

Sur ce, L’UNESCO, sur proposition de la Palestine, Etat membre, commencera par inscrire Béthléem au patrimoine mondial de l’Humanité, en attendant d’y inscrire le Kotel et l’esplanade du Temple, sous le nom de Mur de Bouraq (nom de la jument que le Prophète Muhammad enfourcha) et de Mosquée d’Al Aqsa ; gommant ainsi toute présence et référence juive à Jérusalem.

Dans un second temps, les Palestiniens feront inscrire le Tombeau des Patriarches à Hébron sous le nom de Al-Khalil signifiant en arabe « l’Ami », en souvenir d’Ibrahim, l’ami de Dieu. Lire Abraham le premier Patriarche enterré à Hévron, qui en hébreu vient de Havér, l’ami.

Passe-passe historique, sémantique, qu’importe. L’important est d’expliquer à l’Humanité qu’Abraham n’est jamais qu’un Musulman, un ami-soumis à dieu ; donc le premier palestinien. La meilleure preuve n’a-t-il pas donné naissance à Ismaël ancêtre de Muhammad.

Après Béit Lé’hém, Hévron, il sera toujours temps d’y ajouter Jéricho, et quelques autres Lieux saints ;  dans le Galilée aussi, il n’y a pas de raison de se gêner.

L’adhésion de la Palestine à l’UNESCO est le préalable à toute reconnaissance politique dans le concert des nations. Ses manipulations sémantico-historiques lui octroient une existence qui lui fait défaut. Qu’importe si la Palestine est un non sens au XXé siècle, et que le peuple palestinien n’a jamais existé, il lui suffit de remonter deux ou trois mille ans en arrière pour se fabriquer une légitimité.

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